Militaire ou civil, obligatoire ou volontaire : les quatre pistes du gouvernement pour relancer le service national information fournie par Boursorama avec Media Services 05/05/2025 à 15:40
Quatre scénarios ont été élaborés par le Haut-commissariat au Plan, qui s'oriente davantage vers deux solutions "hybrides" à l'actuel SNU, cible des critiques.
Quel "service" pour les jeunes Français? Le Haut-commissariat au Plan (HCP), centre de réflexion gouvernemental, a présenté lundi 5 mai différentes options pour un nouveau service national, jonglant entre les enjeux de cohésion, de sécurité et de coûts.
L'Allemagne, la Pologne, le Royaume-Uni ou la Belgique ont rouvert le débat sur la réintroduction d'un service militaire pour répondre à la dégradation de la situation sécuritaire en Europe. Et en France, le président Emmanuel Macron avait déclaré en janvier vouloir "proposer à notre jeunesse un engagement fort" pour lui "donner le choix de servir".
La note publiée par le HCP, en passe de fusionner avec France Stratégie, vise donc à proposer "un certain nombre de briques ou de pièces du puzzle qu'on peut ensuite assembler comme on le souhaite", a expliqué à la presse Clément Beaune, haut-commissaire au Plan et commissaire général de France Stratégie.
Le think tank gouvernemental énumère quatre scénarios possibles.
Dans l'hypothèse du volontariat
Première option : un service national universel (SNU) "vitaminé" qui passerait de 40.000 jeunes concernés en 2023 à 200.000 personnes, pour un coût de 600 millions d'euros.
Deuxième option : un service militaire volontaire de six mois, qui concernerait 70.000 jeunes par an. C'est dix fois les effectifs des services militaires adapté (SMA) et volontaire (SMV) actuels, essentiellement tournés vers l'insertion professionnelle. Coût estimé: 1,7 milliard d'euros, hors coût des infrastructures d'accueil supplémentaires nécessaires.
Dans l'hypothèse d'un service obligatoire, civil ou militaire
Dans ce cas de figure, un service civil universel pour toute une classe d'âge se traduirait par un séjour de cohésion de douze jours puis une mission de service civique d'au moins six mois. Le coût d'un tel service pourrait atteindre 3,5 milliards d'euros. Le retour du service militaire obligatoire (4e scénario) pour une durée de six mois permettrait de renforcer la culture de défense et la mixité sociale. Mais "les défis logistiques et organisationnels d'un tel scénario seraient majeurs" et ne correspondraient "pas au choix français d'une armée de métier", concède l'étude. Surtout, il coûterait 14,5 milliards d'euros par an s'il était mixte, moitié moins s'il était limité aux hommes.
Le HCP propose donc deux scénarios hybrides, voies les plus "prometteuses et intéressantes" et d'un coût annuel d'environ 5 milliards d'euros, selon Clément Beaune.
La première piste reposerait sur un service civil obligatoire pour tous, comprenant douze jours de séjour de cohésion puis cinq mois de mission. Il serait suivi pour ceux qui le veulent par un service militaire de trois mois.
La deuxième option serait un service obligatoire pour tous, avec un séjour de cohésion de douze jours suivi aux choix d'un service civil de cinq mois ou d'un service militaire de trois mois.