Martinique: Retailleau annonce des moyens pour lutter contre "le tsunami blanc" de la cocaïne
information fournie par AFP 22/08/2025 à 18:11

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau visite le 6 août 2025 le poste de commandement des secours établi n Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans l'Aude ( AFP / Idriss BIGOU-GILLES )

Des moyens supplémentaires vont être déployés pour endiguer le "tsunami blanc" de la cocaïne en Martinique, a déclaré vendredi Bruno Retailleau, actuellement aux Antilles pour une visite dédiée à la lutte contre le narcotrafic.

"La Martinique, comme l'Hexagone, souffre. (...) Il y a un tsunami blanc qui déferle sur la France et aucun des territoires n'est épargné", a déploré devant la presse le ministre de l'Intérieur.

Un deuxième escadron de gendarmes mobiles va ainsi être pérennisé sur l'île et une nouvelle brigade nautique, qui comprendra une cellule judiciaire d’investigation, va être créée, a dévoilé le ministre jeudi.

Le patron des Républicains a également annoncé "un renfort significatif pour la filière investigations de l’Ofast (Office anti-stupéfiants) de 26 personnes", dont "un tiers sera destiné à la Martinique".

"Quand un territoire subit les assauts de ces semeurs de morts que sont les trafiquants, il faut que l’Etat soit là", avait justifié jeudi le ministre devant la presse, lors d'une réunion à la base navale de Fort Saint-Louis, à Fort-de-France.

Vendredi, il devait rencontrer Serge Letchimy, président de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), en vue de signer une convention de financement pour l'installation de deux scanners à ondes millimétriques à l'aéroport de Fort-de-France.

Cette visite intervient alors que la criminalité aux Antilles atteint un niveau "hors norme", selon les responsables locaux, qui réclament depuis des mois des moyens renforcés et une réponse de l'État "à la hauteur de l'urgence".

Sur les deux territoires, les autorités s'alarment d'une circulation massive des armes sur fond de narcotrafic. Les Antilles françaises sont devenues un point de transit privilégié entre l'Amérique du Sud, les États-Unis et l'Europe.

L'année 2024 s'était ainsi soldée par 33 homicides en Guadeloupe et 29 en Martinique, plaçant ces territoires aux 2e et 3e rangs de France en terme d'homicides, derrière la Guyane.

Selon un rapport publié par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) des Antilles-Guyane, les juridictions de Fort-de-France (Martinique), Basse-Terre (Guadeloupe) et Cayenne (Guyane) recensaient déjà 61 homicides au 26 juin dernier, soit une moyenne de sept homicides pour 100.000 habitants par an, contre 1,1 en France métropolitaine.