Marine Le Pen achève sa conversion gaulliste
information fournie par Le Point 03/11/2021 à 17:29

Elle avait toujours, le 9 novembre, refusé de se rendre sur sa tombe, « par respect, disait-elle, pour l’abandon criminel des pieds-noirs et des harkis, qui ont tant souffert de sa politique algérienne ». Mais alors que de nombreux candidats de droite défileront ce mardi à Colombey-les-Deux-Églises, en ce jour anniversaire de la mort du général de Gaulle, Marine Le Pen osera une étape supplémentaire : elle prononcera depuis Bayeux, ville où de Gaulle retrouvait le sol de France le 14 juin 1944, un discours sous forme de « déclaration », où elle revendiquera être la seule à incarner son héritage. « Elle parlera à la fois de l’indépendance nationale et des institutions », confie son entourage.

Une récupération particulièrement osée pour l’héritière d’un parti qui s’est précisément construit sur son opposition au gaullisme. Lors de sa création, en 1972, le Front national rassemblait des pétainistes, d’anciens de la SS comme son trésorier Pierre Bousquet, l’ex-milicien François Brigneau… Mais aussi d’authentiques résistants, qui n’avaient jamais pardonné à de Gaulle d’avoir donné à l’Algérie son indépendance. Jean-Marie Le Pen racontera même avoir tenté de faire évader l’auteur de l’attentat du Petit-Clamart, qui avait failli coûter la vie au Général, que l’ancien président du Front national décrit dans ses mémoires comme « une horrible source de souffrance » pour le pays,

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