Malgré le réchauffement en vue avec Donald Trump, Vladimir Poutine continue de dénoncer un Occident qui veut "affaiblir" la Russie
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/03/2025 à 17:48

Le président russe a évoqué un éventuel retour des entreprises ayant quitté la Russie après l'invasion de l'Ukraine : "Il n'y aura pas de privilèges ni de préférences" pour ces entreprises.

Vladimir Poutine à Moscou, en Russie, le 18 mars 2025. ( POOL / MAXIM SHEMETOV )

Vladimir Poutine a affiché mardi 18 mars sa défiance envers l'Occident, estimant que les "concurrents" de la Russie chercheraient "quoi qu'il arrive" à la "freiner" et d'"affaiblir", et ce même si un réchauffement des relations avec les États-Unis est en vue grâce à Donald Trump.

Le maître du Kremlin s'exprimait à Moscou devant des chefs d'entreprise et responsables économiques russes, juste avant un échange téléphonique prévu avec Donald Trump . Moscou et Washington ont dit vouloir remettre à plat leurs relations bilatérales, y compris en matière de coopération économique. Parmi les sujets sur la table figurent notamment une possible levée des sanctions américaines qui visent lourdement l'économie russe depuis 2022.

"Quelle que soit l'évolution de la situation, (...) nos concurrents auront toujours le désir de freiner notre pays, d'affaiblir ses capacités économiques et technologiques", a toutefois estimé Vladimir Poutine. "Même si l'autre partie fait un geste (...) nous pouvons nous attendre à d'autres tentatives de nous mettre des bâtons dans les roues", a-t-il poursuivi.

"Mécanisme de pression stratégique"

Les sanctions "ne sont pas des mesures temporaires ou ponctuelles, mais bien un mécanisme de pression stratégique systémique sur notre pays" , a encore accusé Vladimir Poutine, utilisant sa rhétorique habituelle très critique vis-à-vis des Occidentaux.

Le président russe a ainsi dit qu'un éventuel retour sur le marché national d'entreprises occidentales se ferait, dans un tel scénario, au cas par cas, "la priorité" étant à ses yeux de protéger "les intérêts des sociétés russes".

"Il n'y aura pas de privilèges ni de préférences" pour ces entreprises étrangères, a-t-il mis en garde. Et d'ajouter: "Que ceux qui le souhaitent, reviennent, sur une base compétitive" .

Face au patronat, Vladimir Poutine a de nouveau vanté "le renforcement" de "la souveraineté" économique, financière et technologique russe depuis 2022 , omettant d'évoquer les difficultés rencontrées par les entreprises depuis l'assaut contre l'Ukraine: pénuries de main d’œuvre, inflation élevée, taux d'emprunts exorbitants, dépendance accrue envers les commandes militaires, décélération de la croissance attendue cette année...

Plus tôt mardi, le ministre du Développement économique Maxime Rechetnikov a, lui, tenu un discours moins optimiste que M. Poutine, alertant face au "ralentissement" de l'activité, après des mois de surchauffe. "Le volume des commandes des entreprises diminue. Le resserrement de la politique monétaire et le niveau élevé du taux directeur (de la Banque centrale, ndlr) entraînent un resserrement des prêts et une limitation des investissements", a-t-il observé.