Macron relève l'importance de la "méthode" pour la défense de l'UE, discussions sur la dissuasion nucléaire information fournie par Reuters 07/03/2025 à 00:16
Emmanuel Macron a déclaré que les nouvelles dépenses de défense actées jeudi par l'Union européenne devaient s'accompagner d'une "méthode" pour favoriser le matériel européen, insistant sur la nécessité d'une défense autonome et annonçant des discussions à venir sur de possibles coopérations en matière de dissuasion nucléaire.
S'exprimant jeudi en fin de soirée lors d'une conférence de presse à Bruxelles à l'issue d'un sommet spécial sur la défense et l'Ukraine, le président français a déclaré que les pays membres de l'Union européenne (UE) partageaient l'analyse que "la Russie constitue une menace existentielle pour tous les Européens", répétant un message adressé la veille lors d'une allocution à la nation.
Moscou, a-t-il dit, a déjà rappelé par le passé ses priorités : refus que l'Ukraine intègre l'Otan et refus que des soldats de l'Otan soient présents sur le territoire ukrainien, envahi par l'armée russe le 24 février 2022.
"L'Europe doit de manière légitime se poser la question de sa dissuasion nucléaire", a déclaré Emmanuel Macron, rappelant que "l'agresseur" russe est doté de l'arme atomique, au lendemain de l'annonce d'un "débat stratégique" sur la protection des Européens par le "parapluie" nucléaire français.
"Tout au long de la journée", a-t-il dit, des homologues européens sont venus auprès de lui discuter de cette question, accueillie publiquement à Bruxelles avec une certaine prudence.
"On va ouvrir une phase. Nos techniciens vont échanger (...) pour un dialogue à la fois stratégique et technique", a-t-il fait savoir. "Suivront des échanges au niveau des chefs d'État et de gouvernement pour regarder, d'ici la fin du semestre, s'il y a des coopérations nouvelles qui peuvent voir le jour".
En soutenant le plan "Rearm Europe" présenté plus tôt cette semaine par la Commission européenne, les Vingt-Sept ont effectué un "sursaut qui n'est qu'une étape", a déclaré le président français devant les journalistes.
"Ce qui importe à mes yeux, c'est aussi la méthode derrière cela. Nous soutenons que ces dépenses ne soient pas de l'achat de matériel sur étagères qui, à nouveau, serait du matériel non-européen", a-t-il dit.
"Cela suppose de définir des domaines de priorités, sur lesquels nous avons soit des dépendances soit des concurrences entre des solutions européennes et non-européennes", a poursuivi Emmanuel Macron, rappelant le "besoin de bâtir dans les années qui viennent des capacités de défense européennes autonomes".
Interrogé sur les critiques formulées dans la journée par Vladimir Poutine, qui a rappelé la défaite de Napoléon en Russie en 1812, Emmanuel Macron a décrit son homologue russe comme un "impérialiste révisionniste".
Vladimir Poutine "a été piqué parce que nous avons démasqué son jeu", a déclaré le président français, accusant le chef du Kremlin de ne pas vouloir de paix durable mais d'un cessez-le-feu qui lui permettrait de préparer une nouvelle offensive.
Emmanuel Macron s'est toutefois à nouveau dit prêt à discuter avec le président russe "quand ce sera le bon moment", en coordination avec son homologue ukrainien Volodimir Zelensky.
Les Européens ne veulent pas d'une "capitulation", d'un "cessez-le-feu qui serait négocié à la va-vite, sans garanties", a-t-il rappelé.
(Rédigé par Jean Terzian, édité par Kate Entringer)