Lyon: le maire écologiste lance sa campagne en vue d'un "match serré" face à Aulas information fournie par AFP 04/11/2025 à 18:50
Face à un Jean-Michel Aulas offensif, une candidate LFI partie en solo et des sondages inquiétants, le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a changé de braquet mardi et lancé, avec ses alliés de gauche, la campagne pour sa réélection.
Elu en 2020 à la tête de la troisième ville de France, Grégory Doucet, 52 ans, ancien cadre dans l'humanitaire, avait gagné aux second tour dans une triangulaire face à un macroniste dissident et un autre soutenu par LR.
Cette fois, son principal adversaire, l'ancien patron emblématique de l'OL, Jean-Michel Aulas, est parvenu à faire l'union à droite et au centre, soutenu notamment par LR, Renaissance et le Modem.
Deux sondages publiés ces dernières semaines créditent ce dernier de 47% d'intentions de vote au premier tour, loin devant Grégory Doucet (à 23 ou 24%) donné nettement perdant au second tour (39%).
De quoi donner des sueurs froides au maire qui, s'il avait annoncé dès 2023 son intention de briguer un second mandat, n'était pas encore entré activement dans la campagne contrairement à son rival.
Depuis mardi c'est chose faite: Grégory Doucet s'est affiché aux cotés des leaders locaux du PS, PCF, Place Publique entre autres, pour annoncer l'"union de la gauche et des écologistes" et lancer leur campagne de terrain.
Pour autant, son camp ne prévoit aucun grand meeting à ce stade et ne veut pas donner l'impression de céder à la panique.
"Nous sommes une équipe municipale sortante. Donc il n'y a pas d'urgence. Nous ne répondons pas aux oukases de Jean-Michel Aulas, ni à quelconque autre pression", assure la députée PS Sandrine Runel.
- "Se donner à fond" -
Les sondages ont "confirmé quelque chose qu'on ressentait, à savoir que Jean-Michel Aulas est vu positivement", et "que le match sera serré", reconnaît auprès de l'AFP Valentin Lungenstrass, adjoint au maire et l'un des directeurs de sa campagne.
"On ne pourra pas se contenter d'une campagne de sortant, tranquille dans son fauteuil. Il faudra se donner à fond et proposer de nouvelles choses", ajoute l'élu écologiste. "Il faudra mener une campagne de conquête".
Pour ce faire, l'équipe sortante a déployé dès mardi des équipes pour tracter dans le centre de Lyon, comme le font les militants du camp Aulas depuis fin septembre, quand leur candidat a lancé sa campagne avec un premier meeting.
"On aura aussi pleins de militants, je n'ai pas de craintes sur notre force humaine", assure Valentin Lungenstrass qui s'interroge davantage sur les "moyens hors-norme" de l'ancien chef d'entreprise, "du fait de son patrimoine financier autant que de ses relations".
A la tête de l'OL pendant 35 ans, le septuagénaire a fait fortune avec la Cegid, une société spécialisée dans les progiciels de gestion et dispose d'un patrimoine de 450 millions d'euros, selon le magazine Challenge.
- Campagne "intense" -
Face à ce rival de taille, "les prochains mois vont être intenses, il faudra être sur le terrain tout le temps", estime Emma, une militante écologiste du 9e arrondissement venue distribuer des tracts sur les quais du Rhône.
L'autre coup dur pour le camp municipal est la candidature de la France Insoumise, pourtant partenaire du maire, qui part en solo au premier tour, conformément à sa stratégie nationale d'implantation locale.
Elle sera portée par la députée LFI du Rhône, Anaïs Belouassa-Cherifi, qui lance sa campagne par un meeting jeudi à Lyon.
"Les Ecologistes font campagne simplement sur leur bilan, sans être force de proposition", a justifié Anaïs Belouassa-Cherifi, qui n'exclut pas une alliance de second tour. Les sondages la placent en 3e position avec de 10% à 15% d'intentions de vote au premier tour.
"LFI a fait des choix qui sont les leurs. C'est le choix qu'ils font par ailleurs dans toutes les villes de France", a commenté Mme Runel. "Nous avons décidé nous de faire une campagne lyonnaise", a poursuivi Grégory Doucet, "les considérations nationales, nous les laissons de côté."