Lombard dit ne pas croire à une crise financière en France
information fournie par Reuters 28/08/2025 à 11:56

Le ministre français de l'Économie, des Finances, de la Sécurité industrielle et du Numérique, Eric Lombard

PARIS (Reuters) -Eric Lombard a déclaré jeudi ne pas croire à la possibilité d'une crise financière en France malgré le risque de renversement du gouvernement de François Bayrou par les députés opposés à ses propositions budgétaires pour réduire la dette.

"Je ne crois pas à la crise financière", a dit le ministre de l'Economie et des Finances lors de la Rencontre des entrepreneurs de France organisée par le Medef à Paris.

"Le pays est riche, le pays se développe, le pays est géré, il est tenu et les entreprises de France font le travail", a-t-il poursuivi devant le patronat.

"Nous sommes sur les marchés très régulièrement avec la direction générale du Trésor et nous n'avons aucune difficulté à financer notre économie", a-t-il insisté, assurant que le déficit public serait bien réduit à 5,4% du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l'année, comme prévu.

Les rendements des emprunts d'Etat français ont grimpé face aux craintes des investisseurs d'une crise politique et budgétaire en France depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu'il engagerait le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale sur la question de la lutte contre l'endettement du pays.

Bien qu'il ait agité la menace d'un "chaos" en cas de désaveu par les députés, le Premier ministre semble promis à l'échec avec la décision du Rassemblement national et des formations de gauche de voter contre son gouvernement.

Malgré ces incertitudes, Eric Lombard a annoncé que le projet de budget pour 2026, censé ramener le déficit à 4,6% du PIB, était "quasiment prêt" et pourrait être adopté "dans les délais", tout en admettant qu'il serait "difficile pour les Français".

Le ministre a promis que le gouvernement allait dialoguer avec les partis représentés au Parlement face aux critiques de toutes parts émises contre les propositions avancées le 15 juillet par François Bayrou, telles que la suppression de deux jours fériés, le gel des salaires des fonctionnaires, du barème de l'impôt sur le revenu et de certaines prestations sociales et la non-indexation des retraites.

"Tout sera discutable", a-t-il dit, à condition de respecter l'objectif de réduction du déficit de 44 milliards d'euros et de protection des entreprises.

S'il a "complètement écarté" l'idée d'un rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF), Eric Lombard a insisté sur la nécessité d'un "partage de l'effort (...) entre les différentes catégories de Français" et s'est engagé à ne pas prolonger la "surtaxe" sur l'impôt sur les sociétés.

(Rédigé par Bertrand Boucey, avec Leigh Thomas, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)