Livret A, LEP... Un rapport parlementaire préconise une réforme de l'épargne réglementée et une meilleure information des clients information fournie par Boursorama avec Media Services 14/05/2025 à 14:32
Entre 2020 et 2023, "300 milliards d'euros de pouvoir d'achat qui ont disparu" du fait de l'inflation et de la mauvaise information des épargnants, selon Jean-Philippe Tanguy.
"Plus de clarté, d'efficacité et d'efficience". Un rapport parlementaire rédigé par les députés Jean-Philippe Tanguy (RN) et François Jolivet (Horizons) préconise une "réforme" de l'épargne réglementée et que les banques améliorent l'information de leurs clients sur le risque de perte de valeur face à l'inflation.
L'épargne réglementée "est utile, mais nous pensons qu'il faut la réformer dans un sens de plus de clarté, d'efficacité et d'efficience en termes de rendement ", a indiqué François Jolivet, co-rapporteur du rapport, auditionné devant la commission des Finances de l'Assemblée, décrivant "un maquis de livrets" , allant du Livret A jusqu'au livret d'épargne d'entreprise.
Le rapport d'information relatif à la rémunération de l'épargne populaire et des classes moyennes dénonce ainsi la sous-utilisation du Livret d'épargne populaire, dont l'ouverture est soumise à des conditions de ressources, qui est pourtant "bien mieux rémunéré" que le Livret A . "Il est jugé que 40% des Français éligibles n'en disposent pas, alors qu'ils disposent d'un Livret A", estime François Jolivet.
"Érosion monétaire certaine"
"Ça signifie donc que les banques jouent un rôle de conseil pas complètement performant, puisqu'elles ne dirigent pas l'épargne des Français les plus modestes vers les meilleurs placements réglementaires, alors qu'elles assument une mission d'intérêt général", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, quand vous ouvrez un Livret A, "l'érosion monétaire est certaine" , car "la formule de calcul de l'intérêt ne protège plus de l'inflation", explique Jean-Philippe Tanguy.
"Des épargnants qui ne connaissent pas, qui ne comprennent pas ou qui n'ont pas eu d'explication ou d'information sur l'érosion monétaire, de bonne foi, pensent que leur épargne est protégée", mais selon Jean-Philippe Tanguy, si elle est "protégée en nominal, elle n'est pas protégée face à l'érosion monétaire".
Cela représente pour lui "un problème de contrat moral entre les épargnants français, en particulier les plus fragiles, et la puissance publique et les institutions qui doivent protéger les épargnants".
"Une offre que l'on ne trouve nulle part ailleurs"
"Entre 2020 et 2023, ce sont donc 300 milliards d'euros de pouvoir d'achat qui ont disparu, ou en tout cas qui ont été perdus, à cause de l'érosion monétaire et du manque de défense de l'épargnant des Français", selon le député RN.
"De façon générale, les banques veillent à ce que les placements qu'elles recommandent ne le soient que dans l'intérêt du client, d'abord parce qu'elles souhaitent servir au mieux leurs clients, puis parce que c'est le droit", a indiqué la Fédération bancaire française dans une déclaration à l' AFP . La France, avec l'épargne réglementée, "propose aux épargnants une offre que l'on ne trouve nulle part ailleurs . Par exemple les livrets A, LDDS et LEP sont des produits liquides, donc disponibles à tout moment, garantis, donc sans risque, non fiscalisés et avec un rendement positif déterminé par les autorités publiques", assure encore la FBF.
"Nous tenons à rappeler que le taux d'intérêt moyen sur les dépôts d'épargne en France s'établit à 2,1% selon la Banque centrale européenne et est ainsi de 0,6 point supérieur à celui de la zone euro. Il est par ailleurs 3 fois plus important que celui de l'Allemagne", ajoute-t-elle.