Liens entre partis politique et islamisme : Jean-Luc Mélenchon sera convoqué devant la commission d'enquête parlementaire
information fournie par Boursorama avec Media Services 28/11/2025 à 13:43

Les cadres de LFI critiquent un manque supposé de révélations et une commission fondée sur un présupposé "ridicule et politicien".

Jean-Luc Mélenchon à Saint-Pierre-des-Corps, le 16 novembre 2025. ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

Implicitement visé, avec son parti la France insoumise, la commission d'enquête lancée par Les Républicains à l'Assemblée, sur des liens supposés entre mouvements politiques et des réseaux islamistes va convoquer Jean-Luc Mélenchon, a-t-on appris vendredi 28 novembre de sources parlementaires.

La convocation du fondateur du mouvement de gauche radicale était attendue mais elle a été officiellement annoncée vendredi, et figure sur le site de l'Assemblée. La commission d'enquête, son président Xavier Breton (LR) et son rapporteur Matthieu Bloch (UDR), entendent auditionner Jean-Luc Mélenchon mardi, même si la date est subordonnée à une réponse de l'intéressé.

"Jean-Luc Mélenchon n'a reçu aucune convocation", a assuré son entourage, interrogé par l' AFP , estimant que cette commission "a été complètement dévoyée en contournant le règlement de l'Assemblée nationale" . En creux, les Insoumis s'insurgent notamment contre le fait que le bureau (président, vices-présidents, secrétaires...) de cette commission ne comprenne pas de député issu de groupes de gauche, alors que le règlement dispose que ces nominations doivent se faire en s'"efforçant de reproduire la configuration politique de l'Assemblée".

Jean-Luc Mélenchon "se rendrait à toute convocation reçue d'une commission d'enquête qui respecte les règles définies par le règlement de l’Assemblée nationale", poursuit son entourage.

"On n'est pas là pour se faire LFI"

Sur le fond, les cadres de LFI critiquent un manque supposé de révélations et une commission fondée sur un présupposé "ridicule et politicien" , selon les mots du coordinateur du mouvement Manuel Bompard.

"On n'est pas là pour se faire LFI", rétorque le rapporteur ciottiste Matthieu Bloch, interrogé par l' AFP le 23 novembre. La commission d'enquête "va permettre de faire un état des lieux précis sur le phénomène d'entrisme dans notre pays", a-t-il argué, estimant qu'elle permettra de faire des propositions concrètes, notamment pour guider les élus locaux.

Mardi la commission d'enquête auditionnera la patronne des Écologistes Marine Tondelier (16H30) et prévoit d'interroger le ministre de la Justice Gérald Darmanin jeudi, selon une source parlementaire.

Lancée après de multiples soubresauts, la commission d'enquête est déjà bientôt contrainte de terminer ses travaux (autour du 10 décembre). Elle a auditionné plusieurs personnalités ou responsables, notamment des auteurs d'ouvrages visant La France insoumise mais aussi des chercheurs universitaires, des sondeurs ou des responsables comme le directeur du renseignement de la Préfecture de police de Paris ou le ministre de l'Intérieur Laurent Nunez.

Les pouvoirs d'une commission d'enquête comprennent notamment des convocations avec obligation pour la personne de s'y rendre, des pouvoirs d'investigation et de conduire des auditions sous serment.