Les opposants à l'A69 dénoncent un dépassement illégal de l'emprise prévue pour le chantier
information fournie par AFP 27/11/2025 à 15:32

Manifestation d'opposants à la construction de l'A69 le 22 novembre 2025 à Saint-Germain des-Prés (Tarn) ( AFP / Valentine CHAPUIS )

Le principal collectif d'opposants à l'A69 a affirmé jeudi que le chantier de cette autoroute contestée s'est illégalement développé sur une emprise territoriale plus importante qu'initialement prévu et annoncé déposer plainte.

Sollicité par l'AFP, Atosca, le futur concessionnaire de cette autoroute Toulouse-Castres qui supervise actuellement le chantier, réfute ces éléments, estimant que les zones évoquées sont "régulières".

Photos aériennes à l'appui, les anti-A69 de "La Voie est libre" (LVEL) estiment, dans un communiqué, qu'"a minima 42 hectares d'emprises supplémentaires (...) ont été artificialisés par le chantier", une information que l'Agence de vérification de Radio France a annoncé jeudi matin avoir pu confirmer.

"LVEL ne conteste pas qu'un projet comme celui-là nécessite des ajustements à la marge mais conteste le fait que ces emprises ont manifestement été faites sans aucun contrôle de l'Etat", a expliqué à l'AFP un porte-parole du collectif.

"Ils sont tels", a-t-il ajouté, "qu'ils nécessiteraient une évaluation environnementale complémentaire avec un arrêté d'autorisation environnementale complémentaire".

LVEL va déposer une plainte "pour travaux de construction de l'ouvrage autoroutier sans autorisation" contre Atosca dans le courant de la semaine prochaine, a précisé à l'AFP une de ses avocates, ajoutant également "saisir la ministre de la Transition écologique d'une demande d'expertise de l'Inspection générale de l'Environnement (IGEDD) et (de) suspension du chantier".

Le chantier de l'autoroute A69 à la hauteur de Puylaurens (Tarn) le 22 novembre 2025 ( AFP / Valentine CHAPUIS )

Atosca répond en affirmant que les "zones évoquées correspondent à des secteurs couverts par les autorisations environnementales" et que "les impacts éventuels ont donc été identifiés et intégrés dans le dispositif ERC (éviter - réduire - compenser) du projet".

"Les zones de chantier sont régulières et seront remises en état conformément aux prescriptions de l'autorisation environnementale", affime le concessionnaire.

Devenu un emblème national des luttes environnementales contre des projets jugés dépassés à l'heure du changement climatique, l'A69 fait l'objet d'une bataille au long cours devant la justice.

Une audience décisive doit avoir lieu le 11 décembre devant la cour administrative d'appel de Toulouse, qui doit à cette occasion examiner au fond la validité de l'autorisation environnementale qui a permis le lancement des travaux.

Celle-ci a été annulée par le tribunal administratif de Toulouse le 27 février dernier. La cour d'appel a depuis provisoirement autorisé une reprise du chantier, dans l'attente de se prononcer sur le fond.

Dans le cadre de cette procédure devant la justice administrative, LVEL a déposé une demande de récusation de plusieurs magistrats appelés à se prononcer le 11 décembre, qui sera examinée ce vendredi.