Les municipales seront un "galop d'essai" pour LFI avant 2027, prévient Mélenchon information fournie par AFP 23/11/2025 à 17:44
La France insoumise a officiellement lancé dimanche sa campagne pour les municipales de 2026 avec un meeting en Seine-Saint-Denis où son leader Jean-Luc Mélenchon a placé ces différents scrutins locaux dans la perspective de l'élection présidentielle qui suivra, en vantant notamment son concept de la "Nouvelle France".
"Ce seront des élections politiques du fait du contexte actuel (…) nous serons à un an de l'élection présidentielle, dont ceci pourrait bien être un galop d'essai. Cette élection peut donc préfigurer le monde que nous voulons commencer", a lancé le fondateur de LFI devant une foule de 2.000 militants, selon l'organisation, réunie aux Docks de Paris, une salle d'Aubervilliers.
"Il s'agit d'élever le niveau de conscience et de faire de cette élection un temps fort d'éducation politique populaire de masse, car nous en aurons besoin en 2027, si la France nous choisit pour gouverner le pays", a ajouté le triple candidat à la présidentielle, qui est pressenti pour représenter une nouvelle fois l'écurie LFI à la prochaine course à l'Elysée.
Les municipales ne seront "pas seulement des campagnes locales, il y a aussi des orientations communes à porter sur l'ensemble du territoire", a appuyé devant la presse le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard
Lors d'un discours plutôt théorique, Jean-Luc Mélenchon a une nouvelle fois fait l'éloge de son concept de "Nouvelle France", une société plus urbaine et plus métissée.
"Notre Nouvelle France est là: nouvelle comme sa population, sa façon de vivre, sa vie, sa créolisation et par-dessus tout son appétit du futur", a énuméré l'ancien sénateur socialiste, dont la formation compte sur la jeunesse et les quartiers populaires pour l'amener vers la victoire.
Si le fondateur du mouvement Insoumis s'est gardé de porter des coups aux autres partis de gauche, ses lieutenants n'ont pas eu la même réserve.
- Préparer les sénatoriales -
La députée Nadège Abomangoli, vice-présidente de l'Assemblée nationale, a ainsi ouvert le meeting en fustigeant ceux à gauche "qui veulent des voix des Insoumis mais pas d'élus Insoumis", une manière de viser notamment le PS.
"Celles et ceux qui votent pour La France insoumise depuis dix ans ont le droit d'être représentés", a-t-elle insisté.
Pour les municipales de mars 2026, LFI sera présente, en tête de liste ou en soutien à une liste, dans à peu près 500 villes, dont 80% des communes de plus de 30.000 habitants.
Et dans la grande majorité des cas, les Insoumis présenteront leurs propres listes, sans s'unir avec les Ecologistes, le Parti socialiste ou le Parti communiste.
La formation de gauche radicale n'espère pas gagner énormément de mairies, seulement deux ou trois, mais entend pénétrer massivement dans les conseils municipaux.
LFI avait en effet enjambé les scrutins municipaux de 2020 et ne dirige donc actuellement que deux villes de plus de 5.000 habitants.
Gagner des conseillers municipaux permettrait au mouvement, qui ne compte aucun élu au Sénat, de se positionner pour les prochaines élections sénatoriales, de 2026 et 2029, où ce sont les grands électeurs qui votent.
"Message à tous ceux qui pensent pouvoir nous évincer de leurs combinaisons d'appareil: La France insoumise préparera les prochaines élections sénatoriales en même temps que l'élection présidentielle", a ainsi prévenu le député Paul Vannier, en charge des élections au sein de l'appareil mélenchoniste.
Dans beaucoup de municipalités, les tensions à gauche laissent présager d'âpres négociations de second tour, où le score nécessaire pour se maintenir est de 10% et celui pour fusionner avec une autre liste est de 5%.
"Partout où nous serons en tête au soir du premier tour, nous proposerons aux autres listes de gauche prêtes à défendre avec nous un programme de rupture, de nous retrouver", a appuyé Paul Vannier.
Pour les municipales, les Insoumis comptent s'appuyer sur leurs bons scores dans les banlieues populaires et les grandes métropoles: la direction du mouvement a identifié Roubaix (Nord), La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ou encore Evry (Essonne) comme commune où la victoire serait un objectif crédible.
Ils entendent notamment proposer le développement de la régie publique de l'eau, celui des cantines scolaires gratuites et biologiques, ou la mise en place d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC) municipal.