Les FSR disent respecter un cessez-le-feu de trois mois au Soudan information fournie par Reuters 24/11/2025 à 21:20
Le chef des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan a annoncé lundi soir que son organisation paramilitaire allait respecter avec effet immédiat une trêve humanitaire de trois mois.
Cette annonce de Mohamed Hamdan Dagalo intervient après la déclaration la semaine dernière du président américain Donald Trump disant vouloir s'impliquer dans la résolution du conflit dans ce pays d'Afrique de l'Est, dont une partie est plongée dans la famine.
Les Etats-Unis, les Emirats arabes unis, l'Egypte et l'Arabie saoudite, réunis sous l'appellation Quad, ont proposé ce mois-ci une trêve de trois mois suivie de pourparlers de paix. Les FSR ont dans un premier temps dit accepter ce plan mais ont peu après relancé leurs attaques à l'aide de drones.
L'annonce de lundi semble porter sur un cessez-le-feu unilatéral alors que le chef de l'armée soudanaise a rejeté dimanche la proposition du Quad.
"En réaction aux efforts internationaux, en premier lieu ceux de son Excellence le président américain Donald Trump (...) j'annonce un cessez-le-feu humanitaire incluant une cessation des hostilités pour une durée de trois mois", a dit Mohamed Hamdan Dagalo dans une allocution.
"Nous espérons que les pays du Quad exerceront leur rôle en amenant l'autre partie à prendre un tel engagement", a-t-il ajouté.
Les FSR ont été accusées de massacres de civils fin octobre après la prise de la ville d'El Facher, qui a leur a permis de prendre le contrôle de toute la région du Darfour. Elles ont ensuite intensifié leurs attaques dans la région du Kordofan pour tenter de s'emparer de l'ensemble du Soudan.
Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, a reproché dimanche à la proposition d'inspiration américaine de viser à affaiblir l'armée tout en permettant aux FSR de conserver les territoires conquis.
"Personne au Soudan n'acceptera la présence de ces rebelles ni qu'ils participent à la moindre solution à l'avenir", a-t-il dit, tout en rejetant ce qu'il a présenté comme des accusations américaines d'influence islamiste au sein de son gouvernement.
Abdel Fattah al-Burhan a en outre dénoncé la présence des Emirats arabes unis parmi les médiateurs alors que ce pays est accusé d'armer les FSR. L'Etat du Golfe rejette ces accusations et dit vouloir oeuvrer pour la paix.
(Nafisa Eltahir et Khalid Abdelaziz, version française Bertrand Boucey)