"Les entreprises supportent 8 à 9 milliards d'euros de coût du travail" s'inquiète Patrick Martin
information fournie par Boursorama avec Media Services 22/11/2024 à 12:15

Patrick Martin, président de l'association patronale française mouvement des entreprises de France (MEDEF) à l'hôtel Matignon (Paris), le 24 septembre 2024. ( AFP / THOMAS SAMSON )

Invité de la matinale RTL ce vendredi 22 novembre, le président du Medef a tiré la sonnette d'alarme sur la situation qu'il juge "critique" dans certains secteurs et le coût de l'emploi en France.

Alors que le Budget 2025 est au coeur des débats au Parlement, Patrick Martin a donné son avis sur la situation économique du pays. "Il faut prendre garde à ne pas alourdir le coût du travail et la fiscalité " a-t-il affirmé au micro de RTL ."Comme le prévoient en l'état les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale, les entreprises supportent 8 à 9 milliards d'euros de coût du travail de plus . Pour imager les choses, c'est l'équivalent de 350.000 emplois ".

Selon le chef d'entreprise, cela a une répercussion sur l'emploi :"Ça veut dire que les entreprises ne pourront pas recruter, et, pour certaines d'entre elles, devront licencier, et, de toute façon, ne pourront pas augmenter les salaires au moment où le marché de l'emploi se retourne".

"Le législateur et nos gouvernants devraient faire attention à ça", a dit le président du Medef, au moment où le groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) souhaite revenir sur les quatre milliards d'annulations d'allègements de charges prévus dans le budget de la Sécu. Même le ministre de l'Economie et des Finances Antoine Armand le souhaite ouvertement à présent.

"Je ne vois pas de cap"

"Mon combat principal, c'est qu'on ait zéro augmentation du coût du travail, notamment sur les charges sociales", a indiqué le patron du Medef, prônant plutôt la baisse des dépenses publiques. "A la décharge du Premier ministre, tout ça se fait dans l'urgence", a-t-il reconnu, "mais nous, on est demandeurs d'un cap".

"Nous regardons avec angoisse le monde se fermer. L'Europe est exportatrice, il ne faut pas se priver de débouchés à travers le monde ", a-t-il enfin déclaré en référence à l'accord de libre-échange de l'Union européenne avec les pays latino-américains du Mercosur , qui met les agriculteurs français dans la rue. Selon Patrick Martin, "il y a probablement certaines clauses à réviser".

Concernant les échanges commerciaux avec Pékin et Washington il estime que "si on ne peut pas commercer avec les États-Unis parce que protectionnistes, avec la Chine, parce qu'insidieusement protectionniste, et qu'on s'interdit de commercer avec l'Amérique latine, avec qui commercera-t-on?". Le patron du Medef a rappelé que 20% des salariés français travaillent pour l'exportation .