Les banques peuvent résister à une récession liée à une guerre commerciale, selon le stress test de l'ABE information fournie par Reuters 01/08/2025 à 18:41
Les banques de l'Union européenne (UE) sont suffisamment solides pour faire face à un choc économique provoqué par des tensions géopolitiques et commerciales, a déclaré vendredi l'Autorité bancaire européenne (ABE) en présentant les résultats de son dernier test de résistance du secteur.
L’ABE a testé la manière dont 64 banques européennes réagiraient à une récession prolongée dans l’UE et d’autres économies avancées, concluant qu’aucune ne passerait en dessous de l’exigence minimale de fonds propres, et qu’une seule ne respecterait pas son exigence de levier.
"Les résultats indiquent que le système bancaire de l’UE pourrait résister à un scénario macroéconomique sévère mais plausible, reflétant la résilience acquise par les banques ces dernières années", a déclaré l’ABE, appelant les établissements à maintenir un niveau adéquat de capital.
Les autorités bancaires européennes et américaines ont mis en place des tests de résistance formels et complets après la crise financière mondiale de 2008, qui avait entraîné de coûteux sauvetages publics de banques.
Certains éléments du scénario défavorable de cette année ont commencé à se matérialiser, a indiqué l’ABE, en évoquant les droits de douane américains et les tensions croissantes au Moyen-Orient.
Les banques de la zone euro représentant les trois quarts du total des actifs bancaires de l’UE ont participé à l’exercice, qui simule les pertes qu'elles pourraient subir en analysant leur performance sur une période de trois ans selon un scénario de référence et un scénario défavorable.
Dans le scénario défavorable, l’aggravation des tensions géopolitiques et des politiques commerciales protectionnistes entraîne une hausse des prix de l’énergie et des matières premières, perturbe les chaînes d’approvisionnement et pèse sur la consommation ainsi que sur l’investissement, provoquant une contraction cumulative de 6,3% du produit intérieur brut (PIB) de l'UE sur la période 2025-2027.
Cela se traduirait par des pertes cumulées de 547 milliards d’euros pour les banques testées, a indiqué l’ABE, un montant supérieur aux 496 milliards d’euros envisagés lors de son test de résistance de 2023.
Si l’impact sur les réserves de capital est particulièrement sévère pour certaines filiales européennes de grandes banques américaines, tous les établissements sont restés en mesure de respecter les exigences fondamentales en matière de fonds propres, a indiqué l’ABE. Un seul établissement ne respecterait pas l’exigence relative au ratio de levier.
En termes de réserves de capital, calculées selon le régime "transitoire" actuel qui ne s’appliquera pleinement qu’en 2033, le scénario défavorable réduirait de 3,7 points de pourcentage le ratio agrégé de fonds propres de base des banques testées, le faisant passer de 15,8% en 2023 à 12,1% en 2027.
(Rédigé par Valentina Za avec la contribution de Balazs Koranyi à Francfort et Stefania Spezzati à Londres, version française Elena Smirnova, édité par Blandine Hénault)