Les ambassadeurs de l'UE valident un projet d'abandon des importations de gaz et pétrole russe selon des diplomates information fournie par Reuters 08/10/2025 à 16:02
par Kate Abnett
Les ambassadeurs des pays membres de l'Union européenne (UE) se sont mis d'accord mercredi pour faire avancer le projet visant à mettre fin aux importations européennes de pétrole et de gaz russes d'ici 2028, ont indiqué des diplomates européens à Reuters, franchissant ainsi le premier obstacle politique avant que les gouvernements ne se prononcent sur ces mesures le 20 octobre.
L'UE négocie actuellement des mesures visant à supprimer progressivement les importations de pétrole et de gaz russes d'ici janvier 2028, dans le but de priver le Kremlin des revenus qui lui permettent de financer sa guerre en Ukraine.
Lors d'une réunion à huis clos mercredi, les ambassadeurs de l'UE ont accepté de transmettre le projet de loi à leurs ministres pour approbation lors d'une réunion le 20 octobre, ont déclaré trois diplomates à Reuters.
Les diplomates ont déclaré que la quasi-totalité des pays de l'UE avait apporté son soutien au projet, ce qui laisse penser qu'il sera facilement adopté, malgré les critiques de la Hongrie et de la Slovaquie dont les gouvernements souhaitent maintenir des liens étroits avec la Russie.
Pour entrer en vigueur, au moins 55% des États membres de l'UE doivent d'abord approuver ces mesures. Des négociations sont en cours sur les modifications à apporter avant le vote du 20 octobre. Ensuite, les pays de l'UE et les députés finaliseront la loi.
L'une des questions en suspens est de savoir si les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l'Europe doivent faire l'objet d'une autorisation préalable avant leur livraison et si leur origine doit être vérifiée par les autorités douanières afin de s'assurer qu'il ne s'agit pas de produits russes.
La France et l'Italie ont déclaré soutenir le projet général, mais qu'elles souhaitaient que les expéditions fassent l'objet d'une autorisation préalable ou qu'elles soient contrôlées par les autorités à leur arrivée dans l'UE, afin de faire respecter l'interdiction, ont indiqué des diplomates de l'UE.
Contactés, la représentation italienne auprès de l'UE et le ministère français de l'Énergie n'ont pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.
Ce projet de loi prévoit la suppression progressive des importations de gaz russe dans le cadre des nouveaux contrats à partir de janvier 2026, puis des contrats à court terme existants à partir de juin 2026 et des contrats à long terme en janvier 2028.
Des pays comme la Hongrie, la France et la Belgique continuent d'importer du gaz russe, qui représente 12% des importations de gaz de l'UE, contre 45% avant l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie en 2022.
La loi obligerait les deux pays de l'UE important encore du pétrole russe, la Hongrie et la Slovaquie, à mettre en place des mesures nationales afin de cesser ces importations d'ici à 2028.
L'UE négocie aussi par ailleurs un nouveau paquet de sanctions à l'encontre de la Russie afin d'interdire le GNL un an plus tôt, en janvier 2027.
(Reportage Kate Abnett, avec la contribution d'America Hernandez ; version française Coralie Lamarque, édité par Kate Entringer)