Les acteurs économiques seront "très sensibles" au futur programme, selon le DG de l'Insee information fournie par Boursorama avec AFP 02/09/2024 à 08:40
Les acteurs économiques seront très sensibles au programme du prochain gouvernement, estime lundi dans une interview aux Echos le directeur général de l'Insee, Jean-Luc Tavernier.
Il observe en effet que "le climat des affaires s'est effondré en juillet compte tenu des risques économiques liés aux élections législatives", qu'il s'est redressé de moitié en août, mais (qu')"on reste sur le fil du rasoir".
M. Tavernier constate que le prochain gouvernement trouvera "une conjoncture molle" mais qui "reste quand même positive", avoisinant 1% en rythme annuel".
Il note qu'il "n'y a pas d'anomalie dans la situation financière" des entreprises, et que si "l'investissement est faible, (ce n'est) pas anormal au vu des taux d'intérêt".
Alors que l'inflation est repassée sous les 2% en août pour la première fois depuis trois ans, le directeur général de l'Institut national de la Statistique indique que ce scénario était attendu, mais qu'il "intervient un peu plus rapidement que prévu", en raison du ralentissement des prix de l'énergie, et particulièrement du prix des carburants.
"Cela a plus que compensé une hausse temporaire des services sans doute liée à la hausse des prix de l'hébergement et des transports avec les JO", explique-t-il.
Pour M. Tavernier, "il n'y a pas de raison de s'attendre à une reprise de l'inflation à un rythme différent de celui actuel".
"C'est le retour au monde d'avant mais cela ne signifie pas que les prix reviennent au niveau d'avant. On garde la trace de la hausse des prix passée", prévient-il.
Interrogé sur un risque de récession, M. Tavernier juge que "c'est difficile à dire" : "mais il serait angélique de penser que le climat conjoncturel et les anticipations des entreprises sont indifférents à la politique économique, qu'il s'agisse de l'avenir des réformes passées, de l'évolution du SMIC ou de la consolidation budgétaire, qu'il faudra bien poursuivre d'une manière ou d'une autre".
"Surtout qu'à cette incertitude politique nationale s'ajoute l'incertitude sur la reprise en Allemagne, notamment de la consommation, qui pèse sur l'économie française", estime-t-il encore.