Le vote sur la partie "recettes" du budget 2026, prévu lundi, est reporté
information fournie par Reuters 14/11/2025 à 14:16

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu assiste à la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris

Le vote solennel sur la partie "recettes" du projet de loi de finances 2026 n'aura pas lieu lundi à 15h00 (14h00 GMT) comme prévu, a-t-on appris vendredi de sources parlementaires, alors que le gouvernement a décidé de suspendre les débats à l'Assemblée nationale ce week-end en dépit d'un calendrier déjà très serré.

Une nouvelle date pour le vote sera arrêtée en conférence des présidents mardi, a-t-on précisé dans l'entourage du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous.

Les députés ont repris jeudi l'examen de la première partie du budget 2026 - le volet "recettes". Les débats devaient se poursuivre tout au long du week-end mais Laurent Panifous a annoncé tard jeudi soir que les élus ne siégeraient finalement pas samedi et dimanche.

"Nous devons tenir compte de la fatigue qui existe chez les députés", a expliqué le ministre dans l'hémicycle, provoquant la colère des élus de gauche.

"Honte à ceux qui veulent nous empêcher de voter sur le budget de l’Etat comme ils nous ont empêché de voter sur le budget de la Sécurité sociale", a dénoncé sur X la cheffe de file des députés La France insoumise (LFI) Mathilde Panot, évoquant l'absence de vote solennel.

Les députés devaient voter lundi sur la première partie du PLF avant d'entamer l'examen du volet "dépenses" sur lequel ils doivent se prononcer avant le 23 novembre, date butoir pour transmettre le texte au Sénat.

"Je vais demander officiellement au gouvernement la garantie que si nous n’avons pas fini dimanche 23 novembre à minuit l’examen du PLF, il s’engage à retarder de 24 heures la transmission au Sénat afin de nous en laisser le temps", a réclamé le député LFI et président de la Commission des finances, Eric Coquerel.

De son côté, le député Rassemblement national (RN) Jean-Philippe Tanguy a défendu vendredi la suspension des débats.

"Même pour finir la première partie du budget, il faut au moins 100 heures, plutôt 120, donc de toute façon ça ne tient même pas dedans. Donc en fait, on va s'épuiser, on va épuiser nos équipes", a-t-il dit sur BFMTV/RMC.

"La situation est telle, qu'en fait on n'arrivera pas à la fin du texte (...). Les partis majoritaires ont déposé tellement d'amendements qu'on ne peut pas y arriver", a-t-il ajouté.

Jeudi soir dans l'hémicycle, Laurent Panifous a indiqué que 1.900 amendements restaient à examiner et évoqué 80 heures de travail supplémentaires la semaine prochaine sur ce texte.

"Une petite pause, ça va faire du bien à tout le monde", a estimé Jean-Philippe Tanguy.

(Reportage Elizabeth Pineau, rédigé par Blandine Hénault, édité par Benjamin Mallet)