Le groupe Bolloré avait déjà exporté ses modèles Autolib en dehors de l'hexagone en réussissant à s'implanter à Singapour et Indianapolis. C'est maintenant au tour de Los Angeles de signer un contrat avec l'entrepreneur français, qui ne cache pas ses ambitions américaines. En effet, outre ses voitures, Bolloré fabrique également des batteries et des systèmes de réseaux électriques. Il pourrait bien alors marcher sur les plates bandes du très médiatique Elon Musk.
L'autopartage aux Etats-Unis
Le système d'autopartage existe aux Etats-Unis comme à New-York, Chicago ou San Francisco mais il ne s'agit pas de véhicules électriques. Un véritable marché est donc à prendre outre-Atlantique. Le groupe Bolloré l'a bien compris et a signé un premier contrat en 2013 avec la ville d'Indianapolis. Une véritable gageure pour cette ville du Midwest plus habituée aux 4X4 et aux pickups. Ce sont pourtant 500 voitures, 200 stations et 1200 bornes de recharge qui ont été installées, pour un contrat de 35 millions de dollars. De plus, toutes les voitures électriques peuvent se brancher aux bornes, ce qui fait d'Indianapolis une des villes américaines les plus "électrifiées". Et le pari fonctionne. Population estudiantine des centre-ville et jeunes adultes concernés par l'écologie adhèrent au projet. Indianapolis est désormais suivie par la mythique Los Angeles. La cité des anges n'a certes commandé que 100 véhicules et 200 bornes de recharge mais le signal est fort. Le nouveau service baptisé BlueLA sera lancé fin 2017. Le groupe Bolloré aurait déjà engagé des discussions avec "un certain nombre de villes grandes et moyennes" dans le pays.
La stratégie Bolloré
L'administration Obama ainsi que de nombreux états américains ont pris conscience des enjeux du réchauffement climatique et décidé de lutter contre cette fatalité. Les énergies propres ont tout leur rôle à y jouer et l'électrique en particulier. Qu’ils s’agissent des transports individuels, collectifs ou encore de stockage, le groupe Bolloré est à la pointe. En effet, outre ses véhicules d'autopartage Autolib, le géant français fabrique également des trams et des bus électriques. Il développe aussi des solutions de stockage d'énergie (batteries) via sa filiale Bluestorage. Toute une gamme de produits et de services éco-responsables qui sont à même de servir la nouvelle politique énergétique "propre" américaine.
Bolloré VS Musk
Sur ce terrain, Vincent Bolloré se retrouve en face d'un autre grand entrepreneur : Elon Musk. Le fondateur de Tesla est lui aussi installé sur le segment des voitures électriques et du stockage. Les deux hommes ne semblent pas en concurrence sur le marché automobile, Tesla s'adressant à une clientèle très aisée. C'est sur le marché des batteries que la guerre pourrait faire rage. Et si Vincent Bolloré a décidé de s'attaquer au marché américain, ce n'est pas uniquement pour vendre de l'autopartage mais bien ses "Blues solutions". La filiale du groupe Bolloré gagne désormais de l'argent et revendique 2 milliards d'euros d'investissement. 2 milliards d'euros, c'est aussi la somme qu'a levé Elon Musk, pour développer notamment sa giga-factory de production de batteries. Le combat ne serait donc pas si déséquilibré et le show man californien a tout intérêt à se méfier du discret breton.
Trucs et astuces
Le groupe Bolloré a récemment lancé le premier cabriolet électrique. Baptisé Blue Summer, il est en vente dans une douzaine de points de vente en France métropolitaine, et même aux Antilles !