Le salaire minimum est un "puissant stimulant économique", assure la Confédération syndicale internationale information fournie par Boursorama avec Media Services 14/02/2023 à 10:51
Un rapport de recherche financé par la fondation allemande Friedrich Ebert, réfute la thèse d'économistes libéraux selon laquelle "toute augmentation des salaires minimum a des effets préjudiciables sur l'emploi, à tout le moins pour certains groupes de travailleurs".
Le Smic français n'a rien d'unique au monde. En effet, plus de 90% des États disposent aujourd'hui d'un salaire minimum, ce qui se révèle être un "puissant stimulant économique", selon un rapport publié lundi 13 février par la Confédération syndicale internationale (CSI).
Ce rapport de recherche financé par la fondation allemande Friedrich Ebert, proche des sociaux-démocrates (SPD), réfute la thèse d'économistes libéraux selon laquelle "toute augmentation des salaires minimum a des effets préjudiciables sur l'emploi, à tout le moins pour certains groupes de travailleurs".
Au contraire, selon la CSI "d'un point de vue macroéconomique, l'augmentation des salaires grâce au salaire minimum légal et/ou à la négociation collective peut être un stimulant économique, en ce qu'elle induit une hausse de la demande et de la croissance économique en général" , affirme le rapport préparé par la chercheuse Carolina Dantas Madureira, de l'université d'Oviedo (Espagne).
Si la quasi totalité des États ont mis en place un salaire minimum, "plus de 260 millions de travailleurs et de travailleuses gagneraient moins que le salaire minimum légal, soit parce que la loi n'est pas respectée, soit parce que la couverture de la législation sur le salaire minimum n'est pas suffisante" , déplore néanmoins l'auteure de ce rapport.
Parmi les pays prévoyant un salaire minimum légal, environ la moitié ont un "salaire minimum national unique" tandis que "les autres disposent de systèmes plus compliqués, où les salaires minimums sont déterminés par secteur, emploi et catégorie de travailleurs". Et certaines catégories de travailleurs sont souvent exclues de la réglementation sur le salaire minimum, comme le travail à domicile et l'agriculture. De plus "les travailleurs de l'économie informelle, qui représentent environ 60% de la main d'oeuvre mondiale, ne sont pas couverts par le salaire minimum", d'après le rapport.
Cependant même pour ces derniers, il a été démontré, selon la confédération syndicale internationale, que "les salaires de l'économie informelle s'ajustent en fonction des taux établis par la législation relative aux salaires minimums".
Enfin, "des salaires minimums plus élevés modifient la répartition des revenus au bénéfice des travailleurs peu rémunérés et peu qualifiés, et en particulier des femmes".