Le rapport sur France Télévisions n'a pas été retardé, assure la Cour des comptes
information fournie par Boursorama avec AFP 24/09/2025 à 16:44

( AFP / LIONEL BONAVENTURE )

La Cour des comptes a indiqué mercredi que son rapport sur la situation financière "critique" de France Télévisions n'a pas été retardé ou caché dans le but d'être publié après la reconduction de la dirigeante du groupe public, contrairement à ce qu'a suggéré le Rassemblement National.

"La Cour des comptes est une juridiction indépendante, elle a suivi son propre calendrier" et "le rapport était prévu de longue date", a déclaré à l'AFP une porte-parole.

Dans ce rapport publié mardi, la Cour estime que le groupe public audiovisuel se trouve dans "une situation financière critique qui impose sans délai des réformes structurelles jusqu'ici ajournées".

Mercredi sur Europe 1 et CNews, le député RN Sébastien Chenu s'est demandé si ce "rapport accablant" avait pu être "mis sous le tapis avant la reconduction" de Delphine Ernotte Cunci en mai pour un troisième mandat à la tête de France Télé.

"Je poserai la question à Rachida Dati (ministre de la Culture sortante, ndlr), car si ce rapport était connu, c’est un scandale démocratique", a-t-il ajouté.

Le RN prône une privatisation de l'audiovisuel public. La cheffe des députés RN Marine Le Pen réclame le départ de Delphine Ernotte Cunci, "une militante très marquée à gauche" selon elle.

Sollicitée par l'AFP, la Cour des comptes a affirmé que la publication du rapport n'avait "rien à voir" avec ce processus de nomination pour la tête de France TV, dont les Sages de la rue Cambon "ne se mêlent pas".

C'est le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, une autre institution indépendante, qui a reconduit Delphine Ernotte Cunci le 14 mai, après sélection parmi plusieurs candidats. La Cour des comptes dit ne pas avoir transmis d'éléments à l'Arcom.

Le projet de rapport de la Cour a été délibéré le 10 juillet puis été transmis comme traditionnellement à la direction de France Télé et aux ministères de la Culture et des Finances, afin qu'ils puissent y répondre.

Dans le document finalement publié mardi, la Cour demande que l'Etat fixe à l'entreprise "une trajectoire financière réaliste", après des "orientations contradictoires" en 2023 et 2024.

La juridiction présidée par Pierre Moscovici préconise également que le grand accord social s'appliquant à l'entreprise soit renégocié "dans les meilleurs délais" - ce qui est prévu.

Dans un communiqué publié mercredi, l'intersyndicale CGT-CFDT-SNJ-FO de France Télé s'est émue qu'il puisse revenir "encore aux salariés de payer la note".

Ils ont "le sentiment d'un profond mépris, d'être considérés comme des nantis alors que la réalité ce sont des efforts avérés de productivité", ont souligné les syndicats.