Le PS va-t-il quitter et enterrer la Nupes ? information fournie par Boursorama avec Media Services 16/10/2023 à 11:00
Le Parti socialiste réunit son conseil national mardi, pour évoquer son éventuel départ de la coalition, en raison des prises de position de certaines personnalités de La France insoumise sur la guerre entre Israël et le Hamas. Après le désaveu du PCF de Fabien Roussel ce week-end, cela pourrait enterrer l'alliance de gauche née pour les législatives de 2022. Selon François Hollande, le PS doit "retrouver son autonomie" et "sa boussole". Mais le premier secrétaire Olivier Faure, fervent partisan de la Nupes, n'entend pas laisser la coalition à Jean-Luc Mélenchon.
Le PS réunit, mardi 17 octobre soir son conseil national afin de discuter d'une éventuelle sortie de l'alliance de gauche, en raison des positions de LFI sur le Hamas. Ce conseil national pourrait acter la fin de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes), si le PS décidait de quitter cette coalition, créée en mai 2022 entre LFI, le PS, le parti communiste et les écologistes. C'est ce que réclament plusieurs socialistes. La réunion devait avoir lieu samedi. Mais le premier secrétaire Olivier Faure a décidé de le reporter, "compte tenu du contexte dramatique lié à l'assassinat" d'un enseignant par un ancien élève radicalisé, vendredi à Arras. Ce conseil national, qui réunira environ 300 cadres du parti, se tiendra à partir de 19h30.
"Que la Nupes puisse être rééquilibrée"
Il s'annonce tendu. Depuis le refus de Jean-Luc Mélenchon et certains responsables LFI de qualifier le Hamas de "terroriste", après son attaque sans précédent contre Israël, tous les opposants internes à Olivier Faure, hostiles à la Nupes, se sont exprimés pour réclamer la sortie du PS de cette coalition, largement dominée par LFI. C'est notamment le cas de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, qui parle de "faillite morale"; de la maire de Paris Anne Hidalgo, qui évoque "une mésalliance"; ou encore du maire de Rouen et rival interne d'Olivier Faure, Nicolas Mayer-Rossignol, qui en fait "une question de principe".
Mais Olivier Faure, fervent défenseur de l'union de gauche , n'entend pas laisser la Nupes à Jean-Luc Mélenchon. Il a jugé dans Libération que le positionnement de LFI sur la guerre entre Israël et le Hamas aurait "des conséquences lourdes" sur l'avenir de l'alliance. Olivier Faure souhaite désormais que la Nupes puisse être rééquilibrée, dénonçant "la méthode Mélenchon", qui "ne cherche jamais le centre de gravité du rassemblement de la gauche", mais vise la radicalisations des positions. "La Nupes telle qu'on l'a connue jusqu'à aujourd'hui, nous pensons que c'est la fin", confirme son entourage.
Le PS "doit reprendre son autonomie"
La pression s'accentue aussi depuis que le PCF a semblé lui aussi faire un pas vers la sortie de la coalition . Les communistes ont voté dimanche, lors de leur propre conseil national, une résolution actant que la Nupes était devenue "une impasse". Ils appellent à "un nouveau type d'union" de la gauche.
Pour François Hollande, hostile depuis le début à la Nupes, le Parti socialiste "doit non seulement reprendre son autonomie, mais retrouver sa boussole du point de vue des idées et des positions, comme vient de le décider le PCF". Dans un entretien à l'Opinion dimanche, l'ex-président de la République juge la gauche "harcelée et désarticulée par son aile la plus radicale". "C'est le PS qui a toujours donné la ligne de la gauche française", défend l'ancien premier secrétaire du parti. "S'il s'obstine à s'installer au second plan de peur de ne plus être dans la Nupes, c'est toute la gauche française qui sombre et renonce au pouvoir", prévient-il.