Le président du Medef "très réservé" sur la suite des discussions
information fournie par Reuters 18/06/2025 à 15:28

Le Premier ministre français rencontre les syndicats et les groupes d'employeurs pour discuter de la réforme des retraites à Paris

Le président du Medef, Patrick Martin, s'est dit "très réservé" mercredi sur la participation de son organisation à une réunion de la dernière chance sur les retraites, lundi 23 juin, accusant les syndicats de chercher à "détricoter" la réforme de 2023 qu'il juge impérative.

"Nous n'étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or notre pays a besoin de travailler plus et notre pays est en grande difficulté financière", a déclaré le patron des patrons sur France 2 au lendemain de l'échec de nouvelles discussions avec la CFDT et la CFTC.

"Je vais consulter mes instances", a-t-il ajouté à propos de l'hypothèse d'une nouvelle réunion lundi.

"Le Medef a fait des avancées remarquables mardi il y a huit jours, sur les carrières des femmes, sur l'usure, sur les invalidités. Ces propositions ont été balayées d'un revers de la main (...). On veut empiler les choses pour à terme arriver à ce que 50% d'une classe d'âge ne parte pas à la retraite à 64 ans", a-t-il déploré.

Pour le président du Medef, "travailler plus longtemps est un impératif pour notre pays", ce qui justifie des décisions qui peuvent être "impopulaires" et "abrasives".

François Bayrou, qui avait lancé en début d'année cette idée d'un "conclave" sur les retraites pour apporter des "améliorations" à la réforme adoptée en 2023, a déclaré que celle-ci s'appliquerait telle quelle en cas d'échec des discussions entre partenaires sociaux.

"L’équilibre financier de nos régimes de retraite est absolument précaire. Le seul moyen est qu’on s’accorde - toutes les forces syndicales et représentations des entreprises - pour trouver des conditions ( …) pour que ces régimes soient équilibrés", a réaffirmé mercredi le Premier ministre à l'Assemblée nationale.

En cas d'entente des partenaires sociaux, le chef du gouvernement s'est engagé à présenter un accord même partiel au Parlement, avec le risque d'une censure brandie par les opposants à la réforme.

(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse et Blandine Hénault, avec la contribution de Zhifan Liu)