Le pape Léon fustige les dirigeants qui invoquent la religion pour justifier violence et nationalisme information fournie par Reuters 18/12/2025 à 12:32
par Joshua McElwee
Le pape Léon XIV a dénoncé jeudi les dirigeants qui en appellent à la religion pour justifier des guerres ou des politiques nationalistes, qualifiant ces pratiques de blasphème, de péché grave et d'insulte à Dieu.
Le souverain pontife, d'origine américaine, n'a pas cité de noms dans son message publié en amont de la Journée mondiale de la paix de l'Église catholique, célébrée le 1er janvier. Il a toutefois invité les croyants à résister à tout détournement de la foi à de telles fins.
"Malheureusement, il est devenu de plus en plus courant d'introduire le langage de la foi dans les batailles politiques, de bénir le nationalisme et de justifier la violence et la lutte armée au nom de la religion", a déclaré le pape.
"Les croyants doivent activement réfuter, surtout par le témoignage de leur vie, ces formes de blasphème qui profanent le saint nom de Dieu", a-t-il ajouté dans ce message de quatre pages, publié chaque année par le chef de l'Église.
Le pape Léon, nommé en mai dernier, s'est exprimé une nouvelle fois sur les défis posés par l'intelligence artificielle (IA), mettant en garde contre l'utilisation de l'IA dans les conflits armés.
"Il y a (...) une tendance croissante chez les dirigeants politiques et militaires à fuir leurs responsabilités, les décisions concernant la vie et la mort étant de plus en plus 'déléguées' à des machines", a-t-il déploré.
"Il s'agit là d'une trahison sans précédent et destructrice des principes juridiques et philosophiques de l'humanisme qui sous-tendent et protègent toute civilisation", a-t-il souligné.
Dans son message, le pape déplore aussi l'augmentation des dépenses militaires dans le monde, citant des chiffres de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm selon lesquels les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 9,4% en 2024, pour atteindre un total de 2.700 milliards de dollars (2.300 milliards d'euros), soit 2,5% du PIB mondial.
Le souverain pontife a également appelé à la prudence face à une "logique de confrontation (qui) domine actuellement la politique mondiale, aggravant l'instabilité et l'imprévisibilité jour après jour".
(Rédigé par Joshua McElwee ; version française Coralie Lamarque ; édité par Sophie Louet)