Le numéro deux de la marine russe tué dans une attaque ukrainienne à Koursk information fournie par Reuters 03/07/2025 à 14:46
(Actualisé avec nouveaux éléments, autres attaques russes et ukrainiennes)
Le général Mikhaïl Goudkov, récemment nommé commandant en second de la marine russe, a été tué au cours d'une attaque ukrainienne dans la région frontalière de Koursk, a déclaré jeudi le ministère russe de la Défense, cité par l'agence Tass.
Une autre attaque ukrainienne ciblant une usine de batteries a coûté la vie à une septuagénaire, mortellement touchée par des débris de drone, près de Lipetsk dans le sud-ouest de la Russie, tandis que quatre personnes ont été tuées en Ukraine, à Poltava (centre) et Odessa (sud), par les bombardements nocturnes des forces russes.
Promu en mars par Vladimir Poutine, Mikhaïl Goudkov commandait aussi la 155e brigade de marine de la flotte du Pacifique, très engagée dans le conflit en Ukraine.
Sa mort a été confirmée par le ministère de la Défense après avoir été annoncée un peu plus tôt par Oleg Kojemiako, gouverneur d'une région de l'Extrême-Orient russe.
Selon des chaînes Telegram non officielles des armées russe et ukrainienne, le général et dix autres militaires ont été tués lors d'une attaque contre un poste de commandement à Korenevo, dans la région russe de Koursk.
Mikhaïl Goudkov s'ajoute à la liste des quelque dix hauts gradés russes tués au combat ou assassinés par des agents de Kyiv depuis que Moscou a lancé l'invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022.
Le gouverneur de Primorié Oleg Kojemiako, qui connaissait personnellement le commandant de la 155e brigade, a indiqué dans un communiqué que celui avait trouvé la mort "en accomplissant son devoir d'officier". "Lorsqu'il est devenu commandant en second de la marine, il n'a cessé de se rendre personnellement sur les positions de nos marins", a-t-il dit.
Décoré par Vladimir Poutine pour ses actions en Ukraine, Mikhaïl Goudkov était accusé de crimes de guerre par Kyiv.
MOSCOU VISE LES CENTRES DE RECRUTEMENT
Dans la région de Lipetsk, l'attaque d'une usine de batteries a provoqué l'arrêt de la production, selon l'armée ukrainienne.
Le gouverneur régional, Igor Artamonov, a déclaré qu'une femme de plus de 70 ans avait été tuée par des chutes de débris et que deux autres personnes avaient été blessées.
En Ukraine, deux personnes ont été tuées et onze autres blessées à Poltava, dans le centre du pays, par des frappes aériennes russes qui ont endommagé un centre de recrutement militaire, a déclaré le gouverneur de la région, Volodimir Kohout. Un autre centre de recrutement avait été ciblé lundi à Kryvyi Ri, dans le centre-sud du pays.
"Je crois comprendre que leur objectif est d'interrompre le processus de mobilisation", a déclaré à la télévision un porte-parole des forces terrestres ukrainiennes, Vitaliy Sarantsev. "Mais je veux vous dire qu'il est trop tôt pour sabler le champagne car ce processus est inarrêtable."
A Odessa, sur les rives de la mer Noire, un tir de missile russe visant des installations portuaires a coûté la vie à deux personnes, a déclaré le gouverneur régional, Oleh Kiper.
Les attaques de drones et de missiles russes sur l'Ukraine se sont nettement intensifiées ces dernières semaines, une vague de bombardements parmi les plus massives depuis l'invasion du pays à grande échelle par l'armée russe en février 2022.
L'annonce par la Maison blanche de la suspension des livraisons de certains types d'armes américaines complique encore davantage la tâche des forces armées ukrainiennes, qui disent déjà manquer d'obus de 155 mm pour résister au grignotage des troupes russes le long de la ligne de front, et de missiles intercepteurs pour repousser les attaques aériennes incessantes de Moscou, qui épuisent sa population civile.
Lors d'un déplacement au Danemark, le président ukrainien Volodimir Zelensky a annoncé la signature d'un accord avec la société américaine Swift Beat pour produire des centaines de milliers de drones cette année.
(Bureau de Moscou, Olena Harmash et Anastasiia Malenko à Kyiv, version française Tangi Salaün et Jean-Stéphane Brosse, édité par Sophie Louet et Blandine Hénault)