Le Médiateur des entreprises alerte sur les retards de paiement, la défense enjeu clé information fournie par Boursorama avec AFP 26/03/2025 à 17:59
L'activité du Médiateur des entreprises est restée stable en 2024, à un niveau supérieur à celui d'avant-Covid, a-t-il annoncé mercredi, en soulignant que les délais de paiement dans le secteur de la défense sont pour lui un prochain enjeu clé.
Le Médiateur, qui dépend du ministère de l'Economie, a traité l'an dernier 1.903 demandes de médiation, contre 1.940 l'année précédente, soit un niveau à peu près stable depuis 2020, mais supérieur à ce qu'il était précédemment.
Il a ainsi réalisé sur les quatre années de la période 2021-2024 presque autant de médiations que sur les dix années 2010-2019. En 2024, leur taux de succès a atteint 70%.
Les conditions de paiement ont été le premier motif de saisines l'an dernier, avec 41% des dossiers traités. Les médiations ont concerné à 76,6% la commande privée, à 16,3% la commande publique, tandis que 7,1% ne concernaient pas des contrats.
"Il y a des tensions de plus en plus fortes entre les acteurs économiques en raison des secousses apparues depuis le Covid, or énormément de choses peuvent être réglées par le dialogue", a expliqué mercredi le Médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet, lors de la présentation à la presse du rapport d'activité annuel.
Selon lui, le nombre moyen de jours de retard dans les paiements de factures, qui stagnait à une douzaine depuis 2020, "est en train de monter à 13, voire 14". "Un jour de retard, c'est un milliard d'euros dans les caisses" des grandes entreprises et grandes administrations "plutôt que dans celles des petites et moyennes entreprises", a-t-il relevé.
La défense sera un point d'attention du Médiateur dans les prochains mois, avec l'effort massif décidé en France et en Europe à la suite de l'évolution de la position américaine sur la guerre en Ukraine.
Avec des commandes qui vont "doubler ou tripler", il y aura un besoin de trésorerie "énorme" pour les petites entreprises du secteur, a noté M. Pelouzet.
"Nous allons travailler avec tout l'écosystème" pour "faire en sorte que les paiements soient respectés", voire aider les entreprises avec des acomptes, a-t-il ajouté.
Le ministère des Armées avait prévenu la semaine dernière qu'il serait "particulièrement exigeant" pour que les grands industriels "déclinent bien les commandes et les paiements" de l'Etat "vers leurs sous-traitants".
La base industrielle et technologique de Défense (BITD) française comporte neuf grands groupes, comme Dassault Aviation, Thales ou Airbus, mais aussi quelque 4.500 entreprises de plus petite taille.