Le Medef ira à la conférence sociale de Sébastien Lecornu, mais redoute "une manipulation des partenaires sociaux" information fournie par Boursorama avec Media Services 20/10/2025 à 12:23
"On nous marque subitement de la considération, de l'intérêt. Puis, il y a d'autres époques où, au contraire, on nous traite par-dessus la jambe", s'est plaint Patrick Martin.
Le président du Medef, Patrick Martin, a déploré lundi 20 octobre que les partenaires sociaux ne soient mis à contribution par le gouvernement que "quand ça l'arrange". Interrogé sur la conférence sociale souhaitée par Sébastien Lecornu, le patron des patrons a dit redouter une possible "manipulation".
"On y participera probablement", a déclaré sans enthousiasme Patrick Martin sur TF1 , jugeant "assez curieux de voir que le politique redécouvre les partenaires sociaux quand ça l'arrange et les oublie quand ça l'arrange".
"On nous marque subitement de la considération, de l'intérêt . On nous prête un rôle, qui est d'ailleurs une réalité, essentiel pour la bonne marche du pays. Puis, il y a d'autres époques où, au contraire, on nous traite par-dessus la jambe", a-t-il insisté.
"Donc, je suis assez circonspect quant à une éventuelle manipulation des partenaires sociaux. "
"Méfaits" de la suspension de la réforme des retraites
Ces derniers, qui gèrent le régime des pensions complémentaires, ont échoué vendredi à trouver un accord sur une revalorisation de celles-ci au 1er novembre. Les syndicats espéraient s'approcher au maximum du haut de la fourchette possible, 1%, le patronat ne souhaitant pas aller au-delà du minimum, 0,2%.
"Nous avons considéré, toutes organisations patronales confondues, que la suspension des réformes des retraites Borne et Touraine allait peser sur les retraites complémentaires et que, donc, on n'avait pas les marges de manoeuvre pour augmenter" celles-ci : "Un premier résultat des méfaits de la suspension de ces réformes", a-t-il lancé.
Alors que commence lundi l'examen du budget en Commission des finances à l'Assemblée nationale, Patrick Martin a redouté que "la potion soit encore plus amère" que la copie initiale, notamment pour les entreprises : "Ça va créer encore beaucoup de stress, de confusion dans la tête des entrepreneurs , qui en ce moment ont d'autres priorités, l'activité pour commencer", a-t-il considéré.
"On ne parle même plus d'emploi, on ne parle pas des jeunes", a-t-il déploré, "alors qu'on a 19% de taux de chômage des jeunes." Le Medef a présenté jeudi un plan "pour redonner confiance à la jeunesse française": "nous voulons aussi dresser des perspectives pour ce pays. Il n'y en a pas beaucoup actuellement du côté des politiques", a-t-il conclu.