Des émissaires américains en Israël au lendemain de violences meurtrières à Gaza
information fournie par AFP 20/10/2025 à 11:40

Un Palestinien pleure devant la dépouille du journaliste palestinien Ahmad Abou Mteir, tué la veille lors d'une frappe israélienne dans la ville d'al Zawayda, dans le centre de la bande de Gaza, selon la Défense civile, le 20 octobre 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )

Les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner sont arrivés lundi en Israël pour suivre l'application de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au lendemain de violences meurtrières dans le territoire palestinien ayant fait craindre un effondrement de la trêve.

Après une série de frappes israéliennes dimanche à Gaza en réponse, selon Israël, à des attaques du mouvement islamiste Hamas, le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu était toujours en vigueur. Le Hamas a démenti les accusations d'Israël.

MM. Witkoff, l'émissaire de M. Trump, et Kushner, son gendre, doivent avoir des discussions avec des responsables israéliens sur la situation à Gaza, selon l'ambassade américaine.

Dans le même temps, une source de sécurité israélienne a annoncé lundi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, par lequel transite l'aide humanitaire pour le territoire palestinien, après sa fermeture la veille.

Les violences de dimanche étaient les premières de cette ampleur depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 10 octobre, après un accord entre le Hamas et Israël basé sur le plan de M. Trump visant à mettre fin définitivement à la guerre à Gaza.

Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

La Défense civile, opérant sous l'autorité du Hamas, a fait état d'au moins 45 Palestiniens tués dimanche, dont des civils et un journaliste, dans les frappes israéliennes.

Dimanche soir, l'armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l'application du cessez-le-feu, après avoir mené des bombardements à Gaza en accusant le Hamas d'avoir violé la trêve. Elle a également annoncé la mort de deux soldats au combat dimanche à Rafah, dans le sud du territoire.

- "Des rebelles" -

Des personnes courent se mettre à l'abri après une frappe israélienne qui a visé un bâtiment dans le camp de réfugiés palestiniens de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 octobre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré sur les troupes à Rafah et des combattants palestiniens qui s'étaient approchés de zones de contrôle israélien à Beit Lahia, dans le nord, ont été "éliminés lors d'une frappe".

Le Hamas a affirmé n'avoir "aucune connaissance d'incidents ou d'affrontements" à Rafah et a réaffirmé son "engagement total à mettre en œuvre tout ce qui a été convenu, en premier lieu le cessez-le-feu."

"Comme vous le savez, ils ont été assez turbulents", a déclaré dimanche Donald Trump à propos du Hamas, "ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués là-dedans". Il a blâmé "certains rebelles au sein du mouvement".

Un nuage de fumée s'élève après une frappe israélienne qui a visé un bâtiment dans le camp de réfugiés palestiniens de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 octobre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

De son côté, le vice-président américain JD Vance a minimisé les violences à Gaza.

"Nous pensons donc que le cessez-le-feu a toutes les chances d'offrir une paix durable. Il y aura des hauts et des bas, et nous devrons surveiller la situation", a-t-il ajouté.

Le vice-président américain JD Vance s'adresse aux journalistes à la base militaire Joint Base Andrews, dans le Maryland, le 19 octobre 2025 ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / POOL )

Un membre de l'administration Trump doit se rendre "certainement" en Israël "dans les prochains jours" pour évaluer la situation, selon lui. "Ce pourrait être moi", a-t-il avancé.

- Retour de corps -

En vertu de la première phase de l'accord, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 otages vivants qu'il détenait encore depuis l'attaque du 7 octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d'otages toujours retenues à Gaza.

Des Israéliens participent à une manifestation devant la résidence du Premier ministre israélien à Jérusalem, le 18 octobre 2025, appelant à la restitution de tous les corps des otages détenus à Gaza par le groupe armé palestinien Hamas ( AFP / AHMAD GHARABLI )

Dimanche, le Hamas a annoncé avoir trouvé un 13e corps d'otage à Gaza, s'engageant "si les conditions le permettent" à le restituer à Israël. Mais il n'y a eu aucune annonce sur une telle restitution.

Israël conditionne la réouverture du poste-frontière avec l'Egypte de Rafah, crucial pour l'entrée de l'aide, à la remise de tous les otages décédés.

Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza, des points qui restent sujets à discussion.

L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.159 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.