La « Slack fatigue » : quand les notifications pourrissent la vie des salariés
information fournie par Le Point 10/02/2025 à 11:28

Chaque matin, le rituel est immuable. Juliette (1), cheffe de projet dans une agence de communication, pousse la porte de son bureau, slalome entre les open spaces, file droit vers la machine à café. Un bouton, un filet de liquide brûlant dans un mug griffé de son prénom. Elle allume son ordinateur. L'écran s'éclaire, Slack s'ouvre sans attendre. Soixante-sept messages non lus. Soixante-sept. À ce niveau-là, ce n'est plus du retard, c'est du temps perdu d'avance.

Il y a cinq ans, en pleine crise sanitaire, quand ses patrons choisissent Slack, ils assurent que tout va changer pour le mieux. Moins de mails, moins de réunions. Slack, c'est la promesse d'un travail allégé, d'une meilleure agilité et d'une entreprise plus réactive. Cinq ans plus tard, Juliette y passe plusieurs heures chaque jour. Une conversation en chasse une autre, des pastilles rouges s'accumulent dans un coin de son écran et elle doit parfois scroller pendant un long moment pour comprendre ce qui se joue. Ici, un « tu peux checker quand t'as une minute ? » qui la fait sourire – parce qu'une minute, elle n'en a plus. Là, un gif, un pouce levé, un émoji qui remplace une réponse complète. Et à chaque nouveau projet, trois ou quatre nouveaux canaux.

Elle n'est pas la seule à devoir jongler entre les notifications. Si Slack reste discret sur son nombre de clients, l'entreprise américaine revendique 10 millions d'utilisateurs quotidiens. Dire que Slack n'aurait

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