La RDC et les rebelles du M23 signent un accord-cadre en vue d'un accord de paix information fournie par Reuters 15/11/2025 à 15:03
(Actualisé avec précisions §§ 2 et 9-11)
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23 ont signé samedi au Qatar un accord-cadre en vue d'un accord de paix visant à mettre fin aux combats dans l'est du pays.
L'accord-cadre, dont beaucoup de détails restent à négocier, a été signé par des représentants des deux parties lors d'une cérémonie organisée dans la capitale qatarie, Doha.
Soutenu par le Rwanda voisin, le M23 s'est emparé en janvier de Goma, la plus grande ville de l'est de la RDC, avant de poursuivre son avancée dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Les autorités de Kigali ont longtemps nié tout soutien militaire au M23, tout en justifiant les opérations des rebelles par la menace constituée à leurs yeux par d'anciens miliciens hutus rwandais qui se sont réfugiés en RDC après avoir participé au génocide des Tutsis en 1993.
L'offensive menée cette année par les rebelles dans l'est de la RDC a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes, tout en poussant l'ensemble des pays des Grands Lacs au bord d'une guerre régionale.
En parallèle d'une médiation du président américain Donald Trump entre Kinshasa et Kigali, le Qatar a accueilli plusieurs cycles de pourparlers directs entre le gouvernement congolais et les rebelles depuis avril, mais ceux-ci ont principalement porté sur les conditions préalables à un accord de paix et sur les mesures de confiance à mettre en place.
Les deux belligérants ont adopté en juillet une déclaration de principes qui laissait de côté de nombreuses questions clés à l'origine du conflit, et en octobre, ils ont conclu un accord sur la supervision d'un éventuel cessez-le-feu.
L'accord-cadre signé samedi devrait théoriquement permettre d'accélérer les discussions visant à mettre fin à ce conflit qui ensanglante l'est de la RDC depuis trois décennies.
L'émissaire américain dans la région, Massad Boulos, a cependant reconnu qu'il restait beaucoup de travail à faire pour s'accorder sur l'application de six des huit protocoles d'accord inclus dans le document.
Il a aussi reconnu que la mise en oeuvre des deux premiers protocoles, sur lesquels les belligérants se sont entendus ces derniers mois et qui portent sur un échange de prisonniers et la surveillance du cessez-le-feu, avait été particulièrement lente et laborieuse jusqu'à présent.
"Les gens s'attendaient probablement à voir des résultats immédiats sur le terrain, mais il s'agit d'un processus (de paix)", a-t-il déclaré à la presse après la cérémonie à Doha. "Ce n'est pas un interrupteur sur lequel il suffit d'appuyer."
(Reportage d'Imad Creidi, rédigé par Gareth Jones ; version française Tangi Salaün)