Le Louvre rouvre, Macron demande une "accélération" des "mesures de sécurisation" information fournie par AFP 22/10/2025 à 16:29
Emmanuel Macron a demandé mercredi une "accélération" des "mesures de sécurisation" du Louvre, qui a rouvert trois jours après le casse spectaculaire au cours duquel des joyaux estimés à 88 millions d'euros ont été dérobés.
Le chef de l'Etat a indiqué en Conseil des ministres que des "mesures de sécurisation du Louvre étaient en cours de déploiement et il a demandé une accélération de ces mesures", a annoncé devant la presse la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
Silencieuse depuis dimanche, Laurence des Cars, présidente-directrice du Louvre, est sous le feu des critiques et doit justement s'exprimer dans l'après-midi devant des sénateurs pour tenter d'expliquer ce cambriolage expéditif, qui n'a duré que quelques minutes.
Le musée le plus visité au monde a pu rouvrir ses portes mercredi et a aussitôt retrouvé ses nuées de visiteurs. "Je suis tellement heureuse de pouvoir le visiter, qu'il ait rouvert", s'est réjouie Carla Henry Hopkins, une Américaine de 60 ans.
En coulisses, l'enquête se poursuit pour tenter de mettre la main sur les quatre cambrioleurs et leur incroyable butin.
Un vol qui a provoqué une forte émotion en France comme à l'étranger et une tempête politico-médiatique sur la protection des œuvres du Louvre.
L'enquête "progresse", a assuré sur CNews et Europe 1 le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez. "J'ai toute confiance, ça c'est sûr, dans le fait que nous retrouverons les auteurs", a-t-il martelé.
Qualifiés au départ d'inestimables, les bijoux volés ont désormais une estimation, qui ne tient toutefois pas compte de leur valeur patrimoniale: 88 millions d'euros, une somme "extrêmement spectaculaire" mais qui "n'a rien de parallèle et de comparable au préjudice historique", a déclaré mardi soir sur RTL la procureure de Paris Laure Beccuau.
Cette estimation en fait un des plus importants vols d'objets d'art des dernières décennies, un montant toutefois bien inférieur au préjudice lors du cambriolage du musée Isabella Stewart Gardner de Boston, en 1990, évalué à au moins un demi-milliard de dollars.
- Moment de vérité -
En première ligne depuis dimanche, la ministre de la Culture Rachida Dati va laisser s'expliquer mercredi Laurence des Cars. Elle sera auditionnée à 16H30 par la commission de la culture du Sénat.
Un moment de vérité pour celle qui était devenue en mai 2021 la première femme à accéder à la tête du Louvre.
Le Figaro a affirmé mardi que Mme des Cars avait présenté sa démission après le vol, mais que cela lui avait été refusé et qu'elle avait reçu le soutien d'Emmanuel Macron. Sollicité par l'AFP, le Louvre n'a pas souhaité réagir à ces affirmations.
Laurence des Cars devrait être interrogée sur les conditions de sécurité de la galerie d'Apollon, qui abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne.
Les portes de la galerie restaient closes mercredi, trois panneaux gris en bloquant la vue et le personnel du Louvre demandant aux visiteurs de continuer à circuler.
Parmi les huit pièces emportées figurent le diadème d'Eugénie, qui compte près de 2.000 diamants, et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie, dernière reine de France, et d'Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III.
- Pas de "faille" -
Face aux accusations des députés mardi, Rachida Dati a exclu toute "faille de sécurité à l'intérieur" du musée, car les dispositifs "ont fonctionné".
Elle a en revanche mis en cause l'absence de la sécurité "sur la voie publique", permettant aux cambrioleurs d'installer un monte-charge et d'entrer par une fenêtre.
Dans un pré-rapport consulté lundi par l'AFP, la Cour des comptes déplore un "retard dans le déploiement d'équipements destinés à assurer la protection des œuvres" du musée.
Le problème de sécurité au Louvre ne date "pas d'hier" et était connu de l'administration, a assuré mercredi le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici sur RTL.
Fille du journaliste et écrivain Jean des Cars, petite-fille du romancier Guy des Cars, Laurence des Cars a une longue expérience dans les musées.
Avant le Louvre, cette spécialiste de l'art du XIXe et du début du XXe siècle a présidé le musée d'Orsay, après celui de l'Orangerie, un musée d'art impressionniste et post-impressionniste qui expose en particulier les gigantesques Nymphéas de Monet.