La France dénonce la condamnation "arbitraire" de Kohler et Paris en Iran information fournie par Reuters 16/10/2025 à 15:42
Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé jeudi la condamnation "arbitraire" en Iran de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux jours après que les deux ressortissants français ont été condamnés à des peines de prison par un tribunal de première instance.
"Je souhaiterais avoir une pensée particulière pour nos compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris qui sont détenus depuis plus de trois ans en Iran", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Pascal Confavreux lors d'un point de presse.
"Tous deux ont été arbitrairement condamnés encore avant-hier à de très lourdes peines de prison. Les motifs d'inculpation, quels qu'ils soient, sont totalement infondés. Nous demandons leur libération immédiate", a-t-il ajouté.
"La mobilisation de la France ne faiblira pas. Nous sommes à leurs côtés et nous avons pu effectuer une visite consulaire cette semaine pour les soutenir", a-t-il poursuivi.
La condamnation des deux ressortissants français a été annoncée mardi par des agences de presse iraniennes.
Sans nommer les prévenus, les agences de presse Fars et Mizan ont déclaré qu'un tribunal avait condamné l'un des ressortissants français à six années de prison pour espionnage au profit de la France, cinq ans de prison pour complot contre la sûreté de l'Etat et vingt ans d'"emprisonnement en exil" pour assistance aux services de renseignement israéliens.
L'autre prévenu s'est vu infliger une peine de dix ans de prison pour espionnage au profit de la France, cinq ans pour complot contre la sûreté de l'Etat et dix-sept ans d'"emprisonnement en exil" pour assistance aux services de renseignement israéliens.
Les deux condamnés peuvent faire appel devant une juridiction supérieure.
La France a accusé à plusieurs reprises l'Iran de détenir Cécile Kohler et Jacques Paris de manière arbitraire, de les maintenir dans des conditions proches de la torture à la prison d'Evin à Téhéran et de ne pas leur assurer une protection consulaire adéquate. L'Iran rejette ces accusations.
L'Iran accuse pour sa part la France de détenir arbitrairement l'Iranienne Mahdieh Esfandiari, qui vit à Lyon et a été arrêtée cette année pour des publications anti-israéliennes sur les réseaux sociaux.
Le porte-parole de l'appareil judiciaire iranien, Asghar Jahangir, a déclaré mardi que les accusations à son encontre étaient sans fondement. "Nous oeuvrons sans relâche à sa libération sans conditions", a-t-il dit.
Il y a huit jours, Paris et Téhéran avaient fait état de progrès dans les discussions en vue de la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris en échange de celle de Mahdieh Esfandiari.
(Rédigé par John Irish, Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Blandine Hénault)