La France a mis en garde l'ambassadeur de Russie après l'incursion de drones en Pologne
information fournie par Reuters 12/09/2025 à 19:08

Les drones abattus dans l'espace aérien polonais déclenchent des patrouilles militaires

PARIS (Reuters) -La France a convoqué vendredi l'ambassadeur de Russie au ministère des Affaires étrangères qui a dénoncé le "caractère inacceptable" de l'incursion de drones militaires russes dans l'espace aérien polonais cette semaine, a-t-on appris de source diplomatique française.

Le directeur de cabinet du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a dit à l'ambassadeur russe que l'incursion des drones "constitue une menace pour la sécurité de l'Europe et de l'Otan dans son ensemble" et appelé Moscou à mettre fin à sa "guerre d'agression illégale contre l'Ukraine", a précisé la source.

Le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait indiqué vendredi matin sur France Inter que Paris entendait prévenir la Russie que "l'Otan et ses alliés ont une vocation défensive et dissuasive qui est la plus puissante du monde et qu'il faut cesser de nous tester et de tenter de nous intimider".

Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Mark Rutte, a annoncé vendredi la mise en place de l'opération "sentinelle orientale" visant à renforcer les défenses de l'Otan sur son flanc est.

Cette opération impliquera des moyens aériens et terrestres mis à disposition par le Danemark, la France, le Royaume-uni et l'Allemagne notamment, a-t-il précisé.

Le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi que la France allait mobiliser trois chasseurs Rafale pour contribuer à la sécurité de l'espace aérien de la Pologne et de l'est de l'Europe.

Avec le soutien d'avions de ses alliés de l'Otan, la Pologne a abattu mercredi des drones présumés russes ayant violé son espace aérien, une première pour un pays membre de l'alliance depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022.

La Russie a dit ne pas avoir l'intention de frapper des cibles en Pologne.

"La Russie commettrait une grossière erreur à considérer que les Européens et les alliés de l'Otan ne sont pas solidaires", a assuré Jean-Noël Barrot sur France Inter.

(Nicolas Delame, Bertrand Boucey et Tangi Salaün, avec la contribution de John Irish, édité par Blandine Hénault)