La flottille pour Gaza poursuit sa route, accuse Israël d'intimidations
information fournie par AFP 01/10/2025 à 19:37

Navire de la flottille pour Gaza, au mouillage le 26 septembre 2025 au sud de la Crète ( AFP / Eleftherios ELIS )

La flottille pour Gaza, qui se trouve au large de l'Egypte, poursuit sa route mercredi, après que les organisateurs ont accusé Israël de "manoeuvres d'intimidation".

Plusieurs gouvernements européens ont appelé la Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe) à ne pas s'approcher davantage du territoire palestinien.

Lancée à partir de l'Espagne début septembre, cette flottille qui se présente comme une "mission pacifique et non violente d'aide humanitaire", compte environ 45 bateaux avec des centaines de militants propalestiniens originaires de plus de 40 pays.

Interrogée par l'AFP via whatsapp sur les risques d'interception par la marine israélienne, la députée française LFI (gauche radicale), Marie Mesmeur, a indiqué vers 17H00 GMT qu'"au moins 12 bateaux apparaissent sur nos radars, face à nous et se rapprochent vite".

"Dans tous les cas, ce soir c'est la dernière nuit, quoiqu'il se passe, soit nous arriverons à Gaza demain matin, soit nous serons interceptés avant", a-t-elle ajouté.

Deux heures plus tôt, la flottille était selon les organisateurs à moins de 90 milles nautiques (environ 170 km) de la bande de Gaza, où Israël mène une offensive dévastatrice en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

La Global Sumud se trouve au coeur "de la zone à haut risque", où la marine israélienne avait intercepté deux voiliers d'aide humanitaire, le Madleen et le Handala en juin et juillet derniers.

Le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela, la militante suédoise Greta Thunberg, la députée européenne franco-palestiniennne Rima Hassan et l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau participent à cette action destinée "à briser le blocus de Gaza" et fournir "une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide".

Les "tactiques d'intimidation israéliennes" de la nuit dernière "n'ont fait que renforcer notre détermination à poursuivre notre route", selon un communiqué publié par la flottille.

- "Manoeuvres de harcèlement" -

Mercredi à l'aube, "les forces navales de l'occupation israélienne ont lancé une opération d'intimidation" contre la flottille, selon le texte. Un navire de guerre a fait des cercles "pendant plusieurs minutes" autour de l'un des principaux bateaux, Alma.

Les communications ont été "désactivées à distance" et le capitaine a "dû effectuer une manoeuvre brusque pour éviter une collision" avec le navire israélien.

"Peu après, le même navire (israélien) a pris pour cible Sirius, répétant les mêmes manoeuvres de harcèlement pendant une période assez longue avant de repartir", d'après la même source.

Marie Mesmeur, qui se trouve à bord du Sirius, a dit à l'AFP avoir vu au moins deux navires non identifiés dont un "très proche" et "un bateau militaire avec une énorme lumière pointée sur nous".

L'Italie et l'Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des "attaques par drones" dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l'ONU et l'Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille quand elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.

Mais mercredi, le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud "de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d'exclusion par Israël" et souligné que le navire espagnol ne franchirait pas cette limite.

- Zone "critique" -

La veille, la flottille avait dénoncé une décision de l'Italie de stopper, à la limite de la zone "critique" des 150 milles nautiques, la frégate chargée de les accompagner, afin "de dissuader et miner une mission humanitaire pacifique".

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a dit espérer "que le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu ne représentera pas non plus une menace pour cette flottille".

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a demandé à la flottille de cesser son action pour permettre des discussions sur le plan américain visant à mettre fin à la guerre à Gaza.

"Face à une opportunité historique, je ne comprends pas l'insistance sur une initiative qui comporte une marge de danger et d'irresponsabilité", a-t-elle dit.