La croissance du Royaume-Uni cale en juillet
information fournie par Boursorama avec AFP 12/09/2025 à 11:47

La croissance du Royaume-Uni a calé en juillet, portant un nouveau coup aux ambitions de croissance du gouvernement travailliste à quelques mois de la très attendue présentation du budget.

( AFP / HENRY NICHOLLS )

Le produit intérieur brut (PIB) n'a ni progressé ni reculé en juillet, a annoncé l'Office national des statistiques (ONS) vendredi dans son rapport mensuel. Si cette stagnation est conforme aux attentes, elle marque un coup de frein après une progression de 0,4% en juin.

"Nous savons qu'il reste encore beaucoup à faire pour stimuler la croissance, car même si notre économie n'est pas en panne, elle semble bloquée", a reconnu le ministère des Finances dans un communiqué.

Le gouvernement travailliste, qui peine à relancer l'activité économique, est aussi sous pression des marchés pour équilibrer le budget - les taux intérêts sur sa dette se sont envolés au début du mois, avant de redescendre.

Pour trouver les milliards de livres qui manquent, les Britanniques spéculent depuis des mois sur de nouvelles hausses d'impôts dans la présentation budgétaire de la ministre des finances, Rachel Reeves, le 26 novembre.

Mme Reeves a déjà annoncé ces derniers mois d'impopulaires hausses d'impôts, notamment sur les entreprises, ainsi que des coupes drastiques dans les finances publiques pour redresser les comptes.

"L'économie peine encore à retrouver son élan décent face au ralentissement causé par les précédentes hausses d'impôts et aux éventuelles nouvelles hausses d'impôts à venir dans le budget", résume Paul Dales, chez Capital Economics.

Face aux inquiétudes des entreprises d'être à nouveau mises à contribution, la ministre des Finances Rachel Reeves a assuré cette semaine que sa politique fiscale n'étoufferait pas la croissance.

Mais pour Yael Selfin, économiste chez KPMG, la stagnation de juillet est "un signe avant-coureur" de ce qui attend le pays, car selon elle, les entreprises restent dans l'incertitude et "l'activité économique devrait ralentir au second semestre".

Note positive pour l'économie britannique, les exportations de biens vers les Etats-Unis, qui ont pâti des droits de douane imposés par le président américain Donald Trump depuis le débit de l'année, ont rebondi en juillet, selon d'autres chiffres également publiés vendredi par l'ONS.

Elles ont bénéficié de l'entrée en vigueur fin juin d'un accord commercial entre Londres et Washington, qui réduit notamment les droits de douane sur le secteur automobile.

Les exportations de biens vers les Etats-Unis ont ainsi progressé de 800 millions de livres (924 millions d'euros) en juillet mais elles "restent inférieures à leur niveau d'avant l'imposition des droits de douane", a précisé l'ONS.

La croissance britannique avait déjà fortement ralenti au deuxième trimestre au Royaume-Uni, pénalisée par les droits de douane américains et les hausses d'impôts. Mais elle s'était maintenue à 0,3%, plus élevée qu'attendu.

En juillet, elle a été pénalisée par un ralentissement dans le secteur de la production, malgré de petites améliorations dans les services et la construction, a détaillé l'ONS vendredi.