La BCE pas pressée de baisser ses taux
information fournie par Reuters 27/11/2025 à 15:03

Le logo de la BCE à l'extérieur de son siège à Francfort

Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) n'ont pas observé d'urgence à baisser les taux directeurs lors de leur dernière réunion de politique monétaire en raison d'une incertitude exceptionnellement élevée, montre le compte rendu de la réunion des 29 et 30 octobre de l'institution publié ce jeudi.

La BCE a maintenu ses taux directeurs à leur niveau actuel le mois dernier, estimant que sa politique monétaire est "bien orientée", l'économie faisant preuve de résilience et l'inflation se situant fermement dans la cible visée.

Cette situation a renforcé la confiance des investisseurs quant à l'absence de nouvelle baisse des coûts d'emprunt cette année. Les marchés évaluent désormais à une chance sur trois la probabilité d'un nouvel assouplissement monétaire en 2026.

"Attendre d'obtenir davantage d'informations restait une option très avantageuse", écrit la BCE dans les "minutes" de sa réunion d'octobre. "Le niveau actuel des taux directeurs devrait être considéré comme suffisamment robuste pour gérer les chocs", ajoute l'institution.

Certains responsables de la BCE estiment même que l'institution en a peut-être fini avec la baisse de ses taux.

"L'avis général était que le cycle de baisse des taux était arrivé à son terme, car les perspectives favorables actuelles devraient se maintenir à moins que des risques ne se matérialisent", peut-on lire dans le compte rendu de la BCE.

Les données économiques publiées depuis la réunion d'octobre ont conforté les anticipations des marchés.

Les indicateurs suggèrent que l'économie du bloc continue de croître, certes à un rythme modéré, et que l'inflation reste fermement ancrée autour de l'objectif à moyen terme de 2% de la BCE.

Toutefois, les discussions sur une baisse des taux pourraient reprendre l'année prochaine, lorsque l'inflation devrait passer en dessous de 2%, principalement en raison d'un effet de base lié à la forte baisse des prix de l'énergie.

Même si la BCE a traditionnellement tendance à ignorer la volatilité de l'inflation liée aux fluctuations des prix de l'énergie, certains de ses membres ont averti qu'un chiffre inférieur à l'objectif pourrait peser sur les anticipations d'inflation et perpétuer une croissance anémique des prix.

(Rédigé par Balazs Koranyi; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)