La Banque de Corée moins optimiste pour la croissance 2025 information fournie par Boursorama avec AFP 17/04/2025 à 10:05
La Banque de Corée a indiqué jeudi que la croissance sud-coréenne en 2025 devrait être inférieure aux prévisions, conséquence des droits de douane américains et de la crise politique traversée par le pays.
"Le taux de croissance annuel en 2025 ne devrait pas atteindre les 1,5% prévus en février", a déclaré le gouverneur de la Banque de Corée (BOK), Rhee Chang-yong, en conférence de presse.
Le président américain Donald Trump a annoncé le 2 avril une série de nouveaux droits de douane visant ses principaux partenaires commerciaux, dont une taxe de 25% sur les exportations sud-coréennes, avant de suspendre leur mise en œuvre pendant 90 jours.
Cette menace, présentée par Donald Trump comme devant remédier au déficit commercial américain, a ébranlé la Bourse de Séoul et fait chuter le won sud-coréen à son plus bas niveau depuis 2009.
"Le durcissement des politiques douanières (...) va probablement peser davantage sur les perspectives de croissance", a estimé M. Rhee.
Il a également invoqué "l'incertitude politique (qui) a duré plus longtemps que prévu, ce qui a retardé un regain du climat économique".
La Corée du Sud a perdu de facto son président en décembre, Yoon Suk Yeol ayant été suspendu puis destitué le 4 avril, quatre mois après sa tentative désastreuse d'imposer la loi martiale qui a plongé le pays dans le chaos politique.
S'ajoutent une demande intérieure atone, couplée à d'autres évènements, dont les feux de forêts meurtriers qui ont brûlé des milliers d'hectares dans le sud-est du pays en mars, ont également concouru au ralentissement de la croissance, a expliqué M. Rhee.
L'institution monétaire a par ailleurs maintenu son taux de référence à 2,75% jeudi, pour la troisième fois d'affilée après l'avoir abaissé de 0,25 point en février.
Compte tenu de "l'incertitude" liée aux droits de douane américains, la BOK a jugé "approprié de maintenir (son) taux de référence inchangé", a déclaré M. Rhee.
Il a toutefois laissé entendre que l'institution envisageait une baisse de son taux en mai, mais qu'elle "examinait attentivement la situation économique intérieure et extérieure".