L'université Paris 1 "condamne avec la plus grande fermeté" des actes antisémites information fournie par AFP 16/09/2025 à 16:53
L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a fait état mardi d'"actes antisémites" subis ces derniers jours par certains de ses étudiants, indiquant qu'elle condamne "avec la plus grande fermeté" ces "dérives inadmissibles" et que "tout est et sera fait pour poursuivre" les coupables.
"J'apporte tout mon soutien à ces jeunes, victimes de l’antisémitisme que nous devons combattre partout, y compris, malheureusement, dans nos universités. Une seule ligne est possible : la tolérance zéro!", a réagi de son côté sur X le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste.
Il a indiqué avoir "demandé à la rectrice de Paris de saisir le procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale".
Deux "actes graves" sont survenus "dans des groupes de discussion entre étudiants" ces derniers jours, a expliqué l'université dans un communiqué.
Le premier acte a eu lieu le 24 août, quand un étudiant a créé sur un groupe Whatsapp d'étudiants de la même promotion un sondage "Les juifs pour ou contre ?", détaille Paris 1. L'université a "signalé les éléments portés à sa connaissance au procureur de la République" et "engagera des poursuites disciplinaires contre l'auteur dès que son identité sera établie".
Le deuxième acte s'est produit lundi. L'université indique avoir "été avertie en fin de journée de l'exclusion d'un groupe de discussion sur le réseau social Instagram de plusieurs étudiants en raison de leur supposé sionisme, plus vraisemblablement en raison de leur prétendue appartenance religieuse, par un étudiant ou une étudiante".
Paris 1 a saisi mardi matin la justice pour ces faits, et engagera là aussi "des poursuites disciplinaires dès que l'auteur sera identifié", poursuit-elle.
"Ces deux actes dont le caractère antisémite apparaît manifeste méritent une sanction à la hauteur de leur gravité", conclut Paris 1.
Dans un message posté sur X, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a jugé qu'"il est temps de réagir. L’antisémitisme n’est pas le problème des juifs".
"Notre message est clair: l'université doit rassembler et non diviser", a renchéri auprès de l'AFP Daphné Hubelé, présidente de l'UEJF de Paris 1. "On alerte sur le climat actuellement. Ce ne sont pas des actes isolés".
Le Parlement a adopté début juillet une proposition de loi visant à lutter contre l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur, qui prévoit des mesures en matière de sensibilisation et de sanctions disciplinaires et rend obligatoire la désignation au sein de chaque établissement d'un "référent" dédié.
Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l'Intérieur, soit une baisse de 24% sur un an mais plus d'un doublement par rapport à la même période de 2023.