L'UE veut renforcer ses défenses contre les menaces économiques information fournie par Reuters 03/12/2025 à 16:31
par Philip Blenkinsop
La Commission européenne a présenté mercredi un plan visant à renforcer la résistance de l'Union européenne (UE) aux menaces telles que les pénuries d'approvisionnement en terres rares, par le biais d'une amélioration des dispositions commerciales existantes et la création de nouvelles mesures de défense économique.
L'exécutif européen a dévoilé une "doctrine de sécurité économique" pour les Ving-Sept, confrontés aux droits de douane américains et aux restrictions chinoises à l'exportation qui ont fortement perturbé l'approvisionnement en terres rares et en semi-conducteurs.
"Nous voulons passer de la réaction à la refonte de nos politiques", a déclaré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic. "Nous entamons ce processus ... parce que nous avons été mis à l'épreuve cette année, et je ne pense pas que cela s'arrêtera le 1er janvier."
Maros Sefcovic a indiqué que la Commission allait examiner d'ici le troisième trimestre 2026 comment accélérer la mise en œuvre des mesures commerciales existantes, telles que les droits antidumping et antisubventions, qui ne peuvent actuellement être utilisés qu'après de longues enquêtes.
De nouvelles mesures pourraient aussi être instaurées pour lutter contre les pratiques commerciales déloyales et les distorsions du marché, notamment les surcapacités, afin d'encourager les entreprises des secteurs à haut risque à avoir plus d'un fournisseur et de privilégier les entreprises basées dans l'UE lors d'appels d'offres publics dans des secteurs stratégiques.
L'exécutif européen entend aussi soutenir en priorité les entreprises européennes qui réduisent leur dépendance vis-à-vis de l'étranger dans des secteurs ou des technologies critiques. Il souhaite empêcher les "entités à haut risque" de bénéficier de fonds européens et renforcer le contrôle des investissements entrants.
Maros Sefcovic a mis en avant l'exemple du Japon, qui a fait face en 2010 à la suspension par la Chine des exportations de terres rares en raison d'un différend territorial. Le pays a réagi en se diversifiant, en recyclant davantage, en constituant des réserves et en forgeant des partenariats.
Le vice-président de la Commission, Stéphane Séjourné, a précisé que l'UE pourrait rendre obligatoires certaines mesures de diversification.
"Pour des raisons de sécurité économique, les entreprises européennes - tout comme les entreprises japonaises et américaines, ou même indiennes - doivent cesser d'acheter des produits 100% chinois", a-t-il dit.
(Rédigé par Philip Blenkinsop, avec la contribution de Julia Payne, version française Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)