L'UE se dit ouverte à une baisse des surtaxes sur les engrais américains
information fournie par Reuters 06/06/2025 à 16:09

Après avoir récolté son champ de blé, un agriculteur ramasse la paille au coucher du soleil pour former des balles, à Haynecourt

BRUXELLES (Reuters) -L'Union européenne est ouverte à l'abaissement des droits de douane sur les importations d'engrais américains mais n'affaiblira pas ses normes de sécurité alimentaire pour parvenir à un accord commercial avec Washington, a déclaré à Reuters le commissaire européen à l'Agriculture.

"C'est certainement une option", a dit Christophe Hansen dans le cadre d'une interview réalisée jeudi, faisant référence à une possible baisse des droits de douane sur les engrais.

"Ce sera sur la table. Et je pense que ce serait un grand pas en avant, ainsi qu'une offre aux Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Christophe Hansen a également noté que des droits de douane nuls ou une simple réduction par rapport aux taux actuels restaient un sujet à discuter.

Les exportations américaines sont soumises aux droits de douane standard de l'Union européenne (UE) de 5,5% sur les importations d'ammoniac et de 6,5% sur les engrais azotés, ainsi qu'à un droit antidumping supplémentaire de 29,48 euros par tonne sur le nitrate d'urée et d'ammonium américain (UAN).

Selon les données commerciales de l'UE, l'urée et le nitrate d'ammonium représentaient environ trois quarts des importations d'engrais américains dans l'UE l'année dernière.

La réduction des droits de douane pourrait bénéficier aux achats d'engrais américains par l'Europe, afin de combler le vide créé par la réduction des approvisionnements de l'UE en provenance de Russie. En 2023, environ 24% des importations d'engrais azotés de l'UE provenaient de Russie, contre 8% pour les États-Unis, selon les données de l'UE.

"Je pense que la plupart des Européens préfèreraient acheter des engrais aux États-Unis plutôt qu'en Russie", a estimé Christophe Hansen.

L'UE imposera les engrais azotés en provenance de Russie de droits de douane allant jusqu'à 100% sur trois ans, un niveau qui mettrait fin à des flux commerciaux annuels représentant actuellement 1,3 milliard d'euros.

Christophe Hansen a également déclaré que l'UE était disposée à discuter de l'augmentation de ses achats de bœuf sans hormones en provenance des États-Unis, ainsi que d'un accord prévoyant des droits de douane nuls sur les vins européens et américains.

Il souligne toutefois que l'UE ne transigerait pas sur ses normes strictes en matière de sécurité alimentaire dans le cadre de la recherche d'un accord.

"Je ne vois pas de marge de manœuvre pour revenir sur nos normes de qualité élevées. Mais bien sûr, sur d'autres points, sur d'autres produits, nous sommes très ouverts aux négociations."

(Reportage Kate Abnett; version française Claude Chendjou et Etienne Breban, édité par Sophie Louet)