L'UE s'inquiète du passage sous pavillon chinois du nickel d'Anglo American
information fournie par Boursorama avec AFP 05/11/2025 à 08:23

( AFP / BEN STANSALL )

L'Union européenne a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête approfondie sur la cession de l'activité de nickel du géant minier britannique Anglo American, à la société MMG Limited, contrôlée par un groupe public chinois.

Cette division d'Anglo American comprend deux sites miniers au Brésil, qui produisent du ferronickel, et deux autres en projet dans ce même pays. Anglo American a annoncé en février vouloir céder cette activité à MMG pour un montant pouvant atteindre 500 millions de dollars.

Dans un communiqué, la Commission européenne a expliqué que ce rachat pourrait permettre à MMG de réduire la fourniture de ferronickel, alliage essentiel pour la production d'acier inoxydable, aux sidérurgistes européens, ce qui risquerait d'augmenter leurs coûts de production.

MMG, basé en Australie, a déjà proposé à Bruxelles des engagements pour répondre à ces inquiétudes, mais la Commission les juge insuffisants à ce stade. C'est pourquoi elle a décidé de mener une enquête approfondie, qu'elle devra conclure d'ici le 20 mars 2026.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'Anglo American a assuré qu'aux yeux du groupe, la transaction envisagée "ne pose pas de problèmes de concurrence" en Europe, et qu'il n'entendait pas y renoncer.

Anglo American va travailler activement avec la Commission pour "mener à bien le processus d'autorisation et répondre intégralement aux questions non résolues", a-t-on ajouté de même source.

Anglo American, fondée en 1917 en Afrique du Sud par l'industriel d'origine allemande Ernest Oppenheimer, est l'une des plus grandes sociétés minières du monde, cotée à la fois à Londres, où est son siège, et à Johannesburg.

Le géant britannique est en pleine transformation.

Il poursuit une stratégie annoncée en mai 2024 consistant à se désengager de plusieurs activités, dont le charbon pour la métallurgie, mais aussi le platine et les diamants en Afrique du Sud, afin de se concentrer sur le cuivre, le minerai de fer haut de gamme et les engrais.

Et en septembre, le groupe a annoncé un projet de méga-fusion avec son concurrent canadien Teck Resources, un rapprochement valorisé à plus de 50 milliards de dollars qui créerait un nouveau mastodonte dans le secteur du cuivre.