L'Insee recense 4,4 millions de patrons en France, un chiffre porté par l'essor du statut de micro-entrepreneur
information fournie par Boursorama avec Media Services 22/05/2025 à 10:59

Hors agriculture, le nombre travailleurs de non-salariés a augmenté de plus de 1,5 million en une quinzaine d'années.

( AFP / THOMAS SAMSON )

La France comptait 4,4 millions de dirigeants d'entreprises à la fin de l'année 2022, dont 4 millions de non-salariés, a indiqué mercredi 21 mai l'Insee, selon qui ce dynamisme "reflète intégralement le succès du statut d'auto-entrepreneur créé en 2009".

Ainsi, hors agriculture, le nombre de non-salariés a augmenté de 72% entre fin 2008 et fin 2022 (+1.512.000 personnes). Un dynamisme dû au succès du statut de micro-entrepreneur, nouvelle dénomination adoptée en 2014 du statut d'auto-entrepreneur. Celui-ci rend très facile la création d'entreprise et permet de ne payer des cotisations sociales que si l'activité génère du chiffre d'affaires , rappelle l'Institut national de la Statistique.

Le nombre de non-salariés a notamment plus que doublé dans les services de transports dont les VTC (+147%), les services aux entreprises et services mixtes (+132%) et les services aux particuliers hors santé (+104%). Fin 2022, les micro-entrepreneurs représentaient 49% des non-salariés non agricoles, contre 25% en 2013. Dans les services de poste et courrier, qui inclut la livraison à domicile, ils représentent même 95% des effectifs non-salariés.

Les femmes sont minoritaires parmi les non-salariés : elles représentent 41% des indépendants non agricoles et 24% des effectifs agricoles, alors qu’elles forment 49% des salariés non agricoles et 26% des salariés agricoles.

670 euros de revenu mensuel en moyenne

Tous secteurs confondus, les micro-entrepreneurs perçoivent en moyenne 670 euros par mois (en 2022) et les non-salariés "classiques" six fois plus : 4.030 euros par mois en moyenne.

Tandis que les revenus des micro-entrepreneurs sont limités par les plafonds imposés sur le chiffre d'affaires réalisé et varient peu d'un secteur à l'autre, la rémunération des indépendants "classiques" a un spectre beaucoup plus large. Cela va de 1.480 euros par mois pour le commerce de détail hors magasin, 1.530 euros pour les taxis et VTC , et 1.630 euros pour les coiffeurs et esthéticiens, à 11.840 euros pour les médecins spécialisés, 10.300 euros pour les dentistes, en passant par les juristes et comptables (8.510 euros), les pharmaciens (7.900 euros) et les médecins généralistes (7.840 euros).

Dans le non-salariat classique, à secteur identique, les femmes gagnent 31% de moins que les hommes.

En 2022, 7% des jeunes entrant sur le marché du travail étaient à leur compte.

Enfin, un quart des travailleurs dont l'emploi principal est indépendant déclarent qu'au moins 50% de leur activité des 12 derniers mois provient d'un seul de leurs partenaires économiques. Cette "domination économique" , souligne l'Insee, est plus fréquente parmi les micro-entrepreneurs.

Disparités chez les exploitants agricoles

Par ailleurs, l'Insee révèle qu'en 2020, les exploitants agricoles vivaient plus souvent sous le seuil de pauvreté que l'ensemble de la population. Leur niveau de vie s'élevait en moyenne à 27.500 euros en France métropolitaine, similaire à celui de l'ensemble de la population, mais avec une dispersion beaucoup plus forte : les 10% d'exploitants les plus aisés ont un niveau de vie au moins 4,5 fois plus élevé que celui des 10% les plus modestes -contre un ratio de 3,4 pour l'ensemble de la population.

De plus, 17,7% des exploitants vivent sous le seuil de pauvreté, contre 14,4% de l'ensemble de la population.

Les exploitants de culture végétale ont un niveau de vie supérieur à celui des éleveurs : 31.300 euros pour les premiers, dont 14,3% sont sous le seuil de pauvreté, et 23.300 euros pour les seconds, dont 20,4% sont sous le seuil de pauvreté.

Par ailleurs, le niveau de vie moyen des exploitants agricoles croît avec le niveau d'études, de 23.800 euros pour ceux ayant un niveau d'études inférieur ou égal au collège, à 37.800 euros pour ceux ayant un niveau supérieur à bac+3.