L'inflation ralentit à 3,4% en mai
information fournie par Reuters 18/06/2025 à 08:42

Intérieur d'un supermarché Sainsbury's, à Cobham

L'inflation britannique a comme prévu ralenti en mai, à 3,4% sur un an, après la brusque hausse enregistrée en avril, montrent les données publiées mercredi par l'Office national de la statistique (ONS).

Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse de 3,4% des prix à la consommation le mois dernier après un taux à 3,5% en avril.

L'inflation a été tirée vers le bas en mai par les tarifs aériens qui avaient bondi en avril et la correction d'une erreur dans les données fiscales, mais les prix des denrées alimentaires ont augmenté à leur rythme le plus rapide depuis plus d'un an.

Les prix du gaz, de l'électricité et de l'eau avaient augmenté en avril, de même que les charges patronales, ce qui a fait bondir le taux d'inflation, qui était de 2,6% en mars.

Au début du mois, l'ONS a déclaré que l'inflation des prix à la consommation d'avril avait été surestimée de 0,1 point de pourcentage en raison d'une erreur dans les données du gouvernement sur la taxe automobile.

Les chiffres d'avril n'ont pas été modifiés, mais des données correctes ont été utilisées pour les relevés de mai.

Une hausse des prix du pétrole depuis le début du conflit entre l'Iran et Israël la semaine dernière pourrait cependant entraîner une nouvelle augmentation de l'inflation.

La Banque d'Angleterre (BoE), qui doit rendre jeudi sa décision de politique monétaire, avait également prévu une inflation à 3,4% en mai dans ses prévisions publiées le mois dernier. L'inflation des prix des services – un indicateur crucial pour la BoE – a également ralenti à 4,7%, contre 5,4% en avril, ce qui correspond également aux prévisions de la banque. L'enquête Reuters tablait sur un chiffre de 4,8%.

Les investisseurs anticipent un statu quo sur les taux directeurs de la BoE jeudi.

Certains responsables de la BoE ont dit ne pas partager l'hypothèse clé de la banque centrale, lors de sa réunion de mai, selon laquelle la hausse de l'inflation n'aurait pas d'effets à plus long terme sur le comportement des prix.

Huw Pill, le chef économiste de la BoE, a déclaré le mois dernier que le rythme des réductions des taux directeurs était trop rapide au regard des pressions salariales encore fortes sur l'inflation. Il a cependant ajouté que son vote en mai en faveur d'un statu quo sur les coûts d'emprunt marquait probablement "une pause" et non le signe d'un arrêt du processus.

Le marché tablait mardi avec une probabilité de 87% sur un maintien des taux de la BoE jeudi, puis deux baisses de 0,25 point de pourcentage d'ici la fin de l'année. Le principal taux de la BoE est actuellement à 4,25%.

La banque centrale britannique a déclaré en mai qu'elle s'attendait à ce que l'inflation culmine à environ 3,7% dans le courant de l'année. Certains économistes estiment que le mois d'avril pourrait s'avérer être le point culminant pour l'inflation, même si le conflit au Proche-Orient risque de renforcer les pressions sur les prix.

(Reportage Andy Bruce; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)