L'incertitude politique fait remonter l'inquiétude des PME, selon une étude information fournie par Boursorama avec AFP 16/09/2025 à 16:31
La situation des petites et moyennes entreprises s'améliore ce troisième trimestre, mais elles ont connu un sursaut d'inquiétude après l'annonce d'un vote de confiance par François Bayrou le 25 août, montre le baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab et Rexecode publié mardi.
Ainsi, les intentions d'investissement confirment leur stabilisation sur un an : 45% de dirigeants prévoient d'investir cette année. Le solde d'opinion sur les montants investis se redresse de 7 points, loin toutefois de sa moyenne historique.
Ces dépenses restent majoritairement consacrées au renouvellement et à la modernisation des équipements, tandis que les investissements verts continuent de s'éroder.
Mais les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) ont abordé la rentrée avec prudence.
"Il y a un début de frémissement, mais l'incertitude politique et ses conséquences restent à surveiller dans les prochaines semaines", souligne Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance.
Le baromètre a été réalisé du 21 août au 3 septembre auprès de 4.058 patrons, soit de part et d'autre de l'annonce, le 25 août, du vote de confiance que l'ex-Premier ministre François Bayrou a finalement perdu le 8 septembre.
Les résultats s'en ressentent : les dirigeants questionnés après cette date craignent beaucoup plus (67%) "un impact négatif fort" de l’incertitude politique sur leur activité que ceux ayant répondu avant (50%).
De même, ceux interrogés après le 25 août sont plus nombreux à prévoir de reporter, voire annuler, leurs projets d’embauche ou d'investissements que ceux interrogés avant : 57% contre 47% concernant les embauches, et 76% contre 60% concernant les investissements.
Par ailleurs, les difficultés de recrutement restent le deuxième frein à la croissance, derrière la faiblesse de la demande. Mais elles ne concernent à présent plus que 60% des dirigeants ayant cherché à embaucher au cours des 12 derniers mois, bien moins que les 76% en moyenne constatés entre 2018 et 2023.
Le principal obstacle reste le niveau de qualification des candidats, cité par 58% des répondants, en forte hausse sur deux ans. La faible adaptabilité à l'entreprise manifestée par le candidat est également citée par 42% des répondants, en hausse de 11 points sur deux ans.
En conséquence, les entreprises ont, pour 33%, revu à la baisse leurs exigences de qualification. Un tiers déclarent avoir restreint leur activité pour pallier le problème, et 22% demandent à leurs salariés d’élargir leurs missions (contre 15% en 2023). Le recours à l'intérim et à la sous-traitance progresse également.