L'effet pervers des subventions en faveur de l'énergie
information fournie par Le Point 06/11/2018 à 18:10

Voilà ce qui s'appelle marcher sur la tête : le gouvernement augmente depuis 2015 les taxes destinées à lutter contre la pollution, mais vient comme pour se faire pardonner de faire un geste qui risque d'accroître... la pollution. C'est sans doute l'effet qu'aura la décision annoncée ce mardi matin par le chef de l'État. Emmanuel Macron entend « améliorer le chèque énergie » (200 euros en moyenne en 2019 contre 150 aujourd'hui, sous conditions de ressources) et s'inspirer du système d'aide au transport en vigueur dans la région Hauts-de-France afin de réduire la grogne née de l'envolée des prix du carburant, due en partie à la hausse de la contribution climat-énergie.

L'idée paraît louable. Elle ne ravit pourtant pas les économistes, pour qui ce genre de subvention présente des effets pervers. Qu'il s'agisse d'un coup de pouce pour régler sa facture de fioul, d'une niche fiscale destinée à soutenir une profession ou de tarifs de l'énergie réglementés, à chaque fois « on enferme dans les énergies fossiles », regrette Christian de Perthuis, économiste à l'université Paris-Dauphine. En France, le secteur des transports est le premier émetteur de CO2, avec le transport routier loin devant (environ 95 % des émissions). Et le montant des subventions est loin d'être négligeable : selon le réseau Action Climat, le secteur routier a touché, en 2017, 750 millions d'euros de remboursement sur la consommation de...