L'assaillant d'Oléron n'avait pas son discernement totalement aboli, dit le procureur
information fournie par Reuters 06/11/2025 à 19:25

Le discernement de l'automobiliste soupçonné d'avoir volontairement percuté mercredi matin des piétons et des cyclistes sur l'île d'Oléron (Charente-Maritime) n'était pas totalement aboli au moment des faits, a déclaré jeudi le procureur de la République de La Rochelle, qui va requérir une mise en examen pour tentatives d'assassinat.

Le suspect, âgé de 35 ans et connu de la justice pour des infractions de droit commun, a été soumis à une expertise psychiatrique durant sa garde à vue, a fait savoir Arnaud Laraize lors d'une conférence de presse.

"Le mis en cause n'était pas atteint au moment des faits d'un trouble psychique (...) ayant totalement aboli son discernement ou le contrôle de ses actes", a dit le procureur, ajoutant qu'une altération du discernement avait toutefois été relevée.

Le Parquet national anti-terroriste (Pnat), après évaluation de la situation, n'a pas retenu sa compétence dans cette affaire mais reste en observation, a ajouté le procureur.

Lors de sa garde à vue, le suspect a reconnu être l'auteur des faits et a motivé son acte "en indiquant avoir suivi les ordres d'Allah, qui lui intimait de faire un sacrifice", a dit Arnaud Laraize.

Durant sa dernière audition, le suspect a "déclaré entendre des bruits bizarres dans sa tête depuis quelques temps et faisait part de sa volonté d'être interné", a ajouté le procureur.

Arnaud Laraize a annoncé qu'il allait demander vendredi l'ouverture d'une information judiciaire et requérir la détention provisoire du suspect.

"A l'issue de sa garde à vue, le mis en cause sera présenté devant un juge d'instruction du tribunal judiciaire de La Rochelle en vue de sa mise en examen du chef de tentatives d'assassinat", a dit Arnaud Laraize.

Cinq personnes ont été blessées, dont deux grièvement, durant ce que le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a décrit mercredi comme "un périple" de 35 minutes.

"Le pronostic vital des deux victimes en urgence absolue n'est pas engagé", a fait savoir Arnaud Laraize.

(Rédigé par Camille Raynaud, édité par Jean-Stéphane Brosse)