L'Algérie utilise la France comme "bouc émissaire" pour masquer sa propre incurie, dénonce Nicolas Sarkozy
information fournie par Boursorama avec Media Services 17/08/2023 à 11:19

"Nous ne gagnerons pas la confiance de l'Algérie, et nous perdons celle du Maroc", s'est inquiété l'ancien président.

Nicolas Sarkozy à Paris, le 17 mai 2023. ( AFP / BERTRAND GUAY )

Les dirigeants algériens "refuseront toujours" l'amitié de la France, trop utile en tant que "bouc émissaire pour masquer leurs propres défaillances", a dénoncé l'ex-président français Nicolas Sarkozy, dans un entretien mercredi 16 août au Figaro .

"J'ai soutenu le président Macron à la dernière présidentielle. Cela ne veut pas dire que nous étions d'accord sur tout", a dit Nicolas Sarkozy, en commentant la sortie le 22 août d'un nouveau livre, "Le Temps des combats" (Fayard).

"N'essayons pas de bâtir une amitié artificielle avec des dirigeants algériens qui utilisent systématiquement la France comme bouc émissaire pour masquer leurs propres défaillances et leur déficit de légitimité", ajoute-t-il. "Ils la refuseront toujours. Ils ont trop besoin de détourner l'attention de l'échec dans lequel ils ont plongé leur pays en accusant régulièrement la France de tous les maux", poursuit-il.

Malentendus persistants

Emmanuel Macron cherche à opérer un rapprochement avec l'Algérie, en forme de réconciliation historique, qui devait notamment se concrétiser au printemps par une visite d'État en France du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Mais cette visite, jamais officiellement annoncée, n'a à ce jour pas pu être programmée, signe de malentendus persistants entre les deux pays.

Le 6 août, Abdelmadjid Tebboune avait assuré à la télévision algérienne que la visite était "toujours maintenue" mais qu'il en attendait le programme de la part de la présidence française. "Une visite d'État a des conditions et doit déboucher sur des résultats. Ce n'est pas une visite touristique", avait-il ajouté.

Dans son entretien au Figaro , Nicolas Sarkozy s'inquiète également de l'impact de ces efforts vis à vis d'Alger dans la relation avec le Maroc, qui traverse elle aussi une période de grandes difficultés.

"Ce tropisme nous éloigne du Maroc. Nous risquons de tout perdre. Nous ne gagnerons pas la confiance de l'Algérie, et nous perdons celle du Maroc" , a jugé l'ex-président français.