L'activité d'un abattoir corse suspendue après une plainte de L214
information fournie par AFP 28/08/2025 à 12:24

L'entrée de l'abattoir de Porto-Vecchio, le 30 juillet 2025 ( AFP / STRINGER )

L'abattoir de Porto-Vecchio va devoir suspendre son activité, a annoncé jeudi la préfecture de Corse-du-Sud, un mois après une plainte pour "sévices graves et mauvais traitements" de l'association L214 qui a entraîné l'ouverture d'une enquête.

Les installations de cet abattoir multi-espèces, propriété de la Collectivité de Corse et géré par le Syndicat mixte de l'abattage en Corse (Smac), "ne permettent plus de garantir une production dans le respect total des exigences réglementaires", a admis la préfecture dans un communiqué.

Cette suspension, qui intervient après une mise en demeure adressée le 5 août et plusieurs réunions entre les services de l'État, l’exploitant, les représentants du monde agricole et les collectivités, "entraîne l'arrêt immédiat de toute activité d'abattage sur le site".

"La levée de cette suspension sera notamment subordonnée à la réalisation de nouveaux investissements", ajoute-t-elle, rappelant au passage que "depuis plusieurs années, les services de l'Etat accompagnent le Smac pour maintenir le réseau des abattoirs publics" en Corse.

Fin juillet, L214 avait diffusé des vidéos filmées dans cet abattoir, dénonçant des "dysfonctionnements graves" dans l'abattage des vaches et des veaux, "saignés encore conscients après des étourdissements ratés", et dans l'abattage rituel de vaches, veaux et moutons, qui "subissent des mouvements de cisaillement lors de la saignée à vif".

L'association animaliste avait également dénoncé une supposée "complicité des services de l'État, dont la Direction départementale de la protection des populations de Corse-du-Sud, dans les pratiques d'abattages illégales et des installations non-conformes de cet abattoir", réclamant sa "fermeture immédiate".

La préfecture de Corse-du-Sud avait alors dénoncé des "accusations graves" et avait regretté "la mise en cause de l'intégrité professionnelle de plusieurs agents de l'État".

L214 avait en outre déposé plainte contre cet abattoir, ce qui avait entraîné l'ouverture d'une enquête "pour des manquements supposés aux règles de l'abattage et des non-conformités aux règles d'étourdissement des animaux" par le parquet d'Ajaccio.

En attendant, d'autres abattoirs seront proposés aux éleveurs concernés.