Kyiv va continuer à travailler sur un plan de paix avec ses alliés, dit Zelensky
information fournie par Reuters 24/11/2025 à 10:13

(Actualisé avec Zelensky, président du Parlement ukrainien, Suède)

par Max Hunder, Emma Farge et Olivia Le Poidevin

Volodimir Zelensky a déclaré lundi que Kyiv allait continuer à travailler avec ses partenaires à l'élaboration de compromis sur les propositions américaines en vue d'un accord de paix avec la Russie, afin que celles-ci renforcent l'Ukraine au lieu de l'affaiblir.

S'exprimant en visioconférence lors de la Plateforme de Crimée, un mécanisme de consultation diplomatique organisé en Suède à l'initiative de l'Ukraine, Volodimir Zelensky a souligné que la Russie devait financer la reconstruction de son pays et insisté sur la question de l'utilisation des avoir russes gelés.

Le président ukrainien a pris la parole alors que Kyiv et Washington sont convenus de modifier un projet d'accord de paix considéré comme trop favorable à Moscou.

Les Etats-Unis et l'Ukraine ont dit dans un communiqué conjoint avoir élaboré une "nouvelle version, améliorée, du plan de paix" après des discussions qui se sont tenues dimanche à Genève, en Suisse, sans toutefois fournir de détail.

Le président du Parlement ukrainien, Rouslan Stefantchouk, a précisé lundi que les lignes rouges de Kyiv n'avaient pas changé : pas de reconnaissance officielle des territoires occupés par la Russie, pas de limite de taille pour les forces armées ukrainiennes, pas de restrictions sur les futures alliances de l'Ukraine.

Il a ajouté lors d'une intervention devant la Plateforme de Crimée que l'adhésion à l'Union européenne et l'adhésion à l'Otan devraient faire partie des garanties de sécurité fournies à Kyiv.

La Maison blanche a soutenu de son côté que les représentants ukrainiens lui avaient dit que le plan de paix américain "reflète leurs intérêts nationaux" et "répond à leurs besoins stratégiques fondamentaux".

DATE BUTOIR INCERTAINE

Les Etat-Unis et l'Ukraine ont dit qu'ils poursuivraient leurs "efforts intenses" jusqu'à la date butoir fixée par la Maison blanche à jeudi. Le secrétaire d'Etat Marco Rubio, qui a mené les discussions à Genève, est toutefois reparti pour Washington dimanche soir et a laissé entendre que cette date butoir pourrait changer.

Donald Trump, qui a déclaré dimanche que l'Ukraine n'avait pas été reconnaissante des efforts américains déployés pendant la guerre, a donné jusqu'à jeudi au président ukrainien Volodimir Zelensky pour accepter le plan de paix.

Volodimir Zelensky pourrait se rendre aux Etats-Unis dès cette semaine pour discuter du plan de paix avec Donald Trump, ont dit dimanche deux sources au fait de la question.

Le plan en 28 points mis au point par l'administration du président américain Donald Trump et présenté comme une proposition non définitive, prévoit que l'Ukraine cède des territoires, accepte des restrictions sur ses forces armées et renonce à ses ambitions d'adhésion à l'Otan.

Pour de nombreux Ukrainiens, y compris des soldats qui se battent en première ligne, ces conditions équivaudraient à une capitulation après près de quatre ans de combats dans le conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les Européens, qui participaient également aux discussions qui se sont tenues à Genève, ont de leur côté soumis une version modifiée du plan américain pour l'Ukraine, qui remet en cause les limites proposées aux forces armées de Kyiv et les concessions territoriales envisagées.

La ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, a souligné lundi qu'il ne pourrait y avoir de paix durable en Ukraine si son intégrité territoriale n'est pas respectée et si ses forces armées sont affaiblies au risque d'inciter la Russie à l'attaquer à nouveau.

(Avec les rédactions de Reuters, rédigé par Andy Sullivan; version française Camille Raynaud et Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)