Kallas (UE) réticente à une venue de Poutine à Budapest
information fournie par Reuters 20/10/2025 à 11:12

Kaja Kallas, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, a déclaré lundi que la possible venue de Vladimir Poutine en Hongrie, pays membre de l'UE, pour d'éventuels pourparlers sur la guerre en Ukraine ne serait pas une bonne chose.

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il rencontrerait prochainement son homologue russe à Budapest.

Kaja Kallas a déclaré à son arrivée à un conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Luxembourg que les efforts de Donald Trump pour tenter de parvenir à la paix entre la Russie et l'Ukraine étaient bienvenus mais qu'il était aussi important que le président ukrainien Volodimir Zelensky s'entretienne avec Vladimir Poutine.

"L'Amérique a beaucoup de force pour faire pression sur la Russie afin de l'amener à la table des négociations. Si elle en fait usage, alors bien sûr c'est une bonne chose si la Russie met fin à cette guerre", a-t-elle dit aux journalistes.

Vladimir Poutine est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), que la Hongrie a entrepris de quitter. La Russie rejette les accusations portées à son encontre dans le cadre de la guerre en Ukraine et considère que la CPI n'est pas compétente.

"En ce qui concerne Budapest, non ce n'est pas une bonne chose (...) de voir qu'une personne visée par un mandat d'arrêt de la CPI vient dans un pays européen", a dit Kaja Kallas, ajoutant que "la question est de savoir si cela produira le moindre résultat".

Volodimir Zelensky s'est dit disposé à venir à Budapest si un sommet à trois ou des discussions indirectes étaient organisées.

Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a jugé pour sa part que la venue de Vladimir Poutine en Hongrie n'aurait de sens que si elle aboutissait à un cessez-le-feu inconditionnel et immédiat tandis que son homologue néerlandais, David van Weel, a déclaré que "le plus important est de disposer d'une table de négociation".

Le Lituanien Kestutis Budrys a en revanche déclaré que "la seule place pour Poutine en Europe (est) à La Haye, devant le tribunal, pas dans l'une de nos capitales".

(Lili Bayer, Louise Rasmussen, Anne Kauranen et Geert De Clercq, rédigé par Inti Landauro, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)