"Justice fiscale" : une taxe sur les plus fortunés doit être "juste" et préserver l'économie, selon la Cour des comptes information fournie par Boursorama avec Media Services 18/09/2025 à 12:47
Une augmentation de la fiscalité n'est "pas un tabou" pour Pierre Moscovici, mais il estime que l'effort budgétaire doit d'abord porter sur les dépenses.
Si le gouvernement devait décider de mettre les ménages les plus aisés à contribution pour redresser les comptes publics, il devrait veiller à être "juste" et à ne pas nuire à l'économie, a déclaré jeudi 18 septembre le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.
"À l'évidence, il y a une demande sociale qui s'exprime , et qui est forte, de justice fiscale", a déclaré Pierre Moscovici sur France Inter , en cette journée de mobilisation sociale contre des mesures budgétaires perçues comme brutales. "C'est l'idée que l'effort doit être partagé, qu'il ne doit pas reposer exclusivement ou principalement sur ceux qui sont en bas de l'échelle ou sur les classes moyennes, et qu'une contribution peut être demandée à ceux qui ont les plus hauts revenus", a-t-il ajouté.
Sans se prononcer sur la taxe dite "Zucman" réclamée par les socialistes et qui taxerait à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d'euros, Pierre Moscovici a estimé qu'un impôt sur les plus fortunés devrait être "à la fois juste" et "pas nocif à l'économie française".
"Pas un tabou"
Si augmenter la fiscalité dans le cadre du prochain budget n'est "pas un tabou", l'effort doit porter principalement sur "des économies en dépenses", a ajouté celui qui avait théorisé en 2013 le "ras-le-bol fiscal" des Français lorsqu'il était ministre de l'Économie et des Finances.
Par ailleurs, il a refusé de commenter une information du journal Libération selon laquelle il a annoncé en interne qu'il pourrait quitter la Cour des comptes d'ici à la fin de l'année, possiblement pour rejoindre la Cour des comptes européenne à Luxembourg, alors que son mandat court jusqu'en septembre 2026. "Je peux vous assurer que je serai là pour tout le débat budgétaire", a-t-il éludé. Le budget 2026 est censé être promulgué d'ici au 31 décembre. "J'y suis et j'y reste encore un peu", a-t-il ajouté.
Il a défendu un climat "excellent" à la Cour des comptes, alors que des magistrats de la juridiction avaient dénoncé, sous couvert de l'anonymat, sa gouvernance "très politique" par voie de presse durant l'été, des critiques qu'il avait déjà dénoncées comme mensongères.